Le père franciscain Pierbattista Pizzaballa, est le « custode » de Terre Sainte. La Custodie est une présence établie au Moyen-Orient, appelé Terre Sainte par les chrétiens. C’est une « présence-pont », une rencontre (parfois un choc) entre deux cultures, celle de l’Orient et celle de l’Occident.
J’ai bien apprécié le témoignage de ce catholique, sur la prière au cœur de son engagement pacifique dans une région … « emblématique » ( ?). Ce témoignage répond indirectement à mes questions sur la prière…
« Comment est-ce que je rencontre le Christ aujourd’hui ?
Je ne suis pas toujours prêt à la rencontre. Mais je sais quelles sont mes certitudes : la Parole, la prière, le Lieu et les personnes. Ensemble.
Dans Marc et Mathieu, on lit que « Jésus alla habiter à Capharnaüm. Jésus vient exactement habiter dans cette terre blessée et fragmentée, devenue hostile pour Dieu et pour l’homme. » ( déjà !). Le dieu de Jésus n’est pas un dieu lointain, Il est là où est Jésus… Proche.
« Le rapport avec le Lieu ( Jérusalem ) rappelle continuellement l’Evénement duquel nous parlent les Ecritures, en faisant une mémoire proche, concrète. Le rapport avec les personnes t’oblige à certifier la vérité de ton expérience. Les relations en Terre Sainte sont terriblement blessées. Mais c’est en demeurant là, à l’intérieur de ces relations, que tu trouves la provocation quotidienne au rapport avec le Christ et tout alors devient concret, difficile et pourtant nécessaire : le pardon, la gratuité, la liberté, la charité, la modération, la patience, l’accueil… deviennent une nécessité. Refuser ces attitudes serait Le refuser. »
« Jésus est naturellement le cœur de notre prière » (…) « prier » est la « première chose à faire pour la Terre Sainte ».
« La prière est la première chose à faire parce qu'elle nous place dans une juste proportion dans nos relations avec les personnes ». « La prière nous met dans l'horizon de Dieu ».
Et puis, après la prière, « il y a l'engagement ». La prière « ne peut rester une activité du cœur qui risque de devenir un peu sentimentale », elle doit aussi mener « à un engagement concret, actif », a-t-il ajouté.
Il faut enfin du « courage », parce que nous avons besoin « de personnes qui nous aident à sortir un peu de notre petit horizon, qui soient audacieuses et capables de provoquer et de secouer un peu nos consciences ».
Prier, c’est entrer dans la prière que Dieu fait continuellement en moi. Prier, c'est respirer Dieu ! Denis Huerre, moine bénédictin |