Magazine Journal intime
Le quotidien s'écrase, enroulé sobrement dans la solitude aigre d'une couverture pelucheuse
Publié le 17 mars 2011 par M.
On se trompe certains jours tu vois, les deux genoux dans l'erreur et le nez paresseux, c'est un médiocre tapis d'hiver fallait pas enlever tes chaussettes ici, mais qu'est ce que tu fous, là ? C'est une soirée à passer en haut, sur le toit, entre deux barreaux de l'échelle, les yeux dans le vide et les joues rouges. La pénombre comme oreiller. Epaule contre épaule, défenses contre défenses c'est un pacte de guerrier, on finira débris d'ivoire et coeur battant, paume contre paume. C'est une nuit à raconter des histoires au coin du brasier qui me déchire le dos ; désape toi en mots il ne fera pas froid, puis si tu voulais la fermer fallait y penser plus tôt. Maintenant je veux tout connaître par coeur, je veux en croire un oeil, deux yeux, tous mes regards même cloués au réveil ; j'en veux plein la rétine jusqu'à ce que ça tâche mon t-shirt et que ça déchire mes collants. Les piafs, ils font rien que s'encanailler. Souffle doucement ou brûle toi la langue, du café, du rhum, du thé, même de l'eau chaude, ça ira, tu crois que quelqu'un dort sur la bouche d'aération tout au sommet du monde, je ne sais pas, le secret tu comprends c'est juste de bien laisser bouillir dans les artères jusqu'à ce que le soleil se trahisse. Il faut qu'on inverse mec, qu'on échange, l'envers de la loi du talion, toi l'air et moi les pulsations, prends, sers toi, puise et creuse et arrache j'ai des réserves, jure et plante toi ça dans le corps, passe moi les fils, je soude, on sera des tricheurs, des mauvais perdants, des petits cons et des grands fous, les accrocs de l'éternité.