Glass Vialat même combat

Publié le 13 mars 2007 par Spicynico

En voiture, alors que je réalisais quelques livraisons pour mes corners de printemps, je tombais par hasard sur radioclassique qui avait décidé de passer un extrait (évidemment, un extrait) du concerto pour violon de Philip Glass.

Plutôt que de vous expliquer ce qu'est le minimalisme musical américain, je vais juste vous parler de l'analogie que j'ai faite dans ma tête en écoutant ce concerto.

Phil Glass a travaillé sur un système de cellules rythmiques plus ou moins complexes, qui parfois se superposent ; l'harmonie subit au fur et à mesure de la répétition de ces cellules des modifications continues. C'est pour cela qu'on appelle ça de la musique répétitive.
Ceci est la base. Ayant créé un nouveau mode de discours musical, Phil Glass a appliqué ce système à tout ce qui fait la musique occidentale savante (et au delà, il a signé des musiques de films) : opéra, musique de chambre, symphonies, concertos etc.

Et paf, ça m'a fait penser à Vialat, le peintre. Apparu avec le mouvement des Support-Surface, il a choisi de renverser l'histoire de la peinture : plutôt que de développer une technique propre qui l'amènerait à traiter différents sujets, il a choisi un sujet (que l'on appelle parfois l'osselet) qu'il a décidé de répéter avec plein de techniques différentes sur plein de supports. Et ce avec des cassures de rythme, de couleurs, de supports etc.

Les démarches des deux artistes sont donc, d'un certain point de vue, comparables. Ecouter la musique de l'un me fait immanquablement penser à la peinture de l'autre. Voilà Vialat :

Et voilà Glass (j'ai choisi le début de sa huitième symphonie - certes moins connue que sa troisième ou son concerto pour violon, il me semble que son écriture s'est densifiée et complexifiée, s'éloignant en quelque sorte de la facilité assumée de quelques uns de ses tubes). Dennis Russel Davis dirige l'Orchestre Bruckner de Linz.

Retrouvez ici la note entière avec l'extrait musical !