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De fil en aiguille, etc.

Publié le 07 octobre 2011 par Adamante

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Mieux vaut tard que jamais... voici ma participation au défi 65 des Croqueurs.

Un tricôtinage divaguant autour d'instruments de torture réservés exclusivement

aux Dames.

Toute ressemblance avec des personnages existants et bla bla bla... fortuite.

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Le Duc d’Aiguise avait toujours eu pas mal de fil à retordre avec son fils Jean-Alfred.

Adolescent attardé et feignant, Jean-Alfred ne pensait qu’à jouer.

Il était passionné de pelote basque et passait tout son temps à s’entraîner durant le jour, à s’enivrer et s’encanailler durant la nuit.

Le Duc, espérant sans doute le faire revenir à de meilleurs sentiments, lui coupa un moment les vivres. Mais le garçon s’entêta, emprunta, se mit à boire de plus belle et quand son père le croisa un jour l’habit élimé, le fond de culotte si usé qu’il en était devenu transparent, il avait infléchi sa décision.

Le jeune homme avait donc retrouvé élégance et tissu fin, ainsi que son train de vie dispendieux.

Le Duc d’Aiguise vieillissait, il se sentait las.

Le regard perdu sur l’infini de son domaine, il se demandait en combien de temps son descendant dilapiderait sa fortune et celle de sa future épouse, une Demoiselle de Préfleurit, qui, si elle n’était pas jolie, loin s’en faut, était une perle rare, patiente, éduquée et très fortunée.

Jean-Alfred que ses proches du moment appelaient Jéfré, ce que ne supportait pas le père et donc ravissait le fils, venait de partir à son cercle de jeu. Il y fréquentait depuis peu un individu peu amène avec qui il envisageait de faire des affaires.

Cet homme de rien, à l’aspect redoutable, le visage vérolé de boutons, n’était qu’un voleur et un arriviste. Complexé par sa naissance, il était de caractère belliqueux et avait la réputation de dégainer l’épée pour vous occire un homme à la moindre contrariété.

La légende populaire, qui n’était jamais avare d’imagination, voulait que cette épée ait le fil si tranchant d’avoir taillé dans tant de victimes qu’elle était devenue aussi fine qu’une aiguille.

Le Duc se servit un dé de whisky en soupirant, il désespérait d’arriver jamais à faire entendre raison à ce fils chéri, trop comme le disait le père de sa future belle fille, un homme rude à la tâche qui avait acquis sa fortune à la sueur de son front, ce qui l’avait hissé à la première place. Il était devenu patron de la plus grande filature de coton du pays et avait décidé de faire de Jean Alfred son successeur.

Monsieur de Préfleurit arriverait-il à remettre Jean-Alfred sur le droit chemin ?

C’est ce qu’espérait le Duc d’Aiguise.

Le mariage n’avait-il pas d’ailleurs calmé plus d’un ripailleur que l’on croyait perdu pour la bonne société ?

Hein ?

©Adamante


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