Magazine Journal intime

La sente

Publié le 07 octobre 2011 par Thywanek
La sente
Adossé au manteau de l’intérieur lugubre,
Ca hésite empêtré dans les mailles crochues
De la pensée et vide de grâces insues
Ca toise le néant d’un regard insalubre.
Furent milliers de jours, seront milliers de nuits
Et une sente au flanc sur laquelle on ne penche
Que lorsque pend du cou un trouble qui s’épanche,
Mais autrement qu’on fuit pire que tout l’ennui.
Suivant le lent lacet si mince et sinueux,
Tantôt battu d’embruns, tantôt brouillé de sable,
Silhouette tendue d’un trait impénétrable,
Il marche déférent d’un pas respectueux.
Il dessèche et s’emplit impassible passeur,
Officiant dévoué d’un rivage sans carte,
Tout au sévère emploi de guider qui s’écarte
Ou le laisser rejoindre les plaines sans heures.
Phare à l’œil inversé sur son œuvre latente,
Mu comme la vigie d’une lanterne enclose,
Il transmet simplement, froide métamorphose,
L’inerte reliquat d’une raison vacante.
La ronde suturée de ce sentier étroit
Où les eaux et les terres mornes se répondent
S’est couverte de tant de ces errantes ondes
Et depuis tant que tous leurs infinis s’y noient.
Qu’être là dépendant de ce fil acrobate
Hanté de trop de soi comme une perte humaine,
Que fossoie une jauge dont le sable draine
L’orgueilleuse mémoire aux rides scélérates.
Jolie maigre crevure aux vermineux attraits
Qu’enfle un sang saturé des idoles ivrognes,
Où rient à pleins poumons des lois qui s’entrecognent,
Doigtées de géoties où feint l’autoportrait.
Dans l’innocente étoffe ourlée d’ombre soyeuse,
Ultime habit tombant sous le poids qui s’attarde,
Se dénoue l’enveloppe et presque par mégarde
Une vie s’évapore en archive rêveuse.
Lui se tient pas à pas, servant d’ordre mineur,
Une ligne de vie filant dans une paume,
Encodée au coin d’un absurde palindrome,
A l’accomplissement menant le promeneur.
Sans espérer y craindre une vaine misère
Tout nulle part ici n’existe que pour un
Qui sous un ciel sans foi visite son défunt
Consolant l’océan et la terre, déserts.
Adossé au manteau de mon sombre intérieur
J’hésitais empêtré dans les mailles défaites
De ma pensée et vide de grâces distraites
Je sondais le néant d’un œil approbateur.

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