J'ai lu récemment par ici une petite aventure d'un blogomachinaute pilaté et nettoyeur d'eaux usagées. Et ça m'a fait me souvenir d'une histoire similaire...
C'était l'époque de l'émission de Nagui N'oubliez pas votre brosse à dents. Les plus jeunes d'entre vous ne savent sûrement pas que le public avait coutume de répéter les deux dernières syllabes de chaque phrase que le présentateur vedette prononçait d'une certaine façon. Ca donnait donc :
Le présentateur vedette
et surtout, n'oubliez pas votre brosse à dents !
Le public, en choeur
sadent !
Ah oui, on peut le dire, on rigolait bien à la télé à cette époque.
A cette époque justement, j'étais en études d'Histoire, dans le très prestigieux Institut Catholique de Paris ; ce devait être en deuxième année de ce qu'à l'époque on appelait le deug. Grand amphi bédixhuit plein pour un cours d'Histoire médiévale. Je suis au milieu. Et le professeur, spécialiste en particulier de l'iconographie carolingienne et ses rapports avec le pouvoir, nous faisait en ce début d'après-midi un cours sur les reliques, objet de bien des batailles au Haut Moyen-Âge.
Et il fait une phrase évoquant ce qui peut faire l'objet de reliques chez les saints : pièces de tissu, bouts de cheveux, morceaux de corps. Et de terminer avec l'humour qui sied au professeur d'université qui veut se faire bien voir de ses étudiant(e)s, brosse à dents.
J'étais un peu endormi, en mode prise de note automatique** ; et dès qu'il a dit ce mot, j'ai crié "sadent" sans m'en rendre compte, sans rien calculer ; je me suis entendu le dire. Ma voisine riait à gorge déployée, j'étais tout rouge, le prof s'est arrêté deux secondes et a continué, le reste de l'amphi n'a pas bronché.
Grand moment de solitude.
* non je ne vais pas parler d'art.
** une technique qu'étudiant j'avais développée, me permettant de noter tout ce que disait un professeur quelque soit son débit ; ce qu'il disait passait de l'oreille à la main en passant juste par une mémoire courte du cerveau pour ne pas perdre un mot.