Ouais, moi aussi Gérald Dahan me fait des blagues au téléphone. Et comme personne n'en parle, moi j'en parle ! Même si c'est un mauvais souvenir.
Bon, à l'époque, Gérald Dahan s'appelait Evie. Et elle m'avait téléphoné alors que je lisais un livre en plein milieu du cimetière du Père Lachaise, près de la tombe de Cherubini (dont j'ai partagé pendant plus d'une année le quotidien professionnel*), de Bellini et de je sais plus quel auteur ayant appartenu à l'Académie française. Ah, Chopin n'était pas loin.
Elle m'appelle pour me dire que pour lui faire une blague, la personne avec qui elle partageait sa vie à l'époque s'était mis un narguilé dans le cul. Et qu'il était resté coincé. Et du coup elle ne savait pas quoi faire. Je lui ai dit d'appeler les pompiers, elle m'a dit que c'était gênant quand même. Ca a duré un petit moment. Jusqu'à ce qu'elle me demande quel jour on était ; et c'est là que j'ai compris que les rayons du soleil printanier qui réchauffaient ce petit coin de verdure étaient ceux du premier avril. J'ai raccroché, j'ai coupé mon téléphone et je me suis laissé enfermer dans le cimetière le soir.
* Mes études d'histoire m'ont amené à étudier en détails l'histoire du Conservatoire de Musique de Paris, pile quand il en était le directeur.