Magazine Journal intime

Les gens, à force d'êtres dupes, ont cessé de te voir hum...

Publié le 08 octobre 2011 par M.
Les gens, à force d'êtres dupes, ont cessé de te voir humaine ; ils sont crédules et méprisés. Certaines choses ne changent pas, elles sont enfoncées dans ta nuque, prêtes à mordre quand ça déraille. Tu te peux pas t'arrêter de courir, question de vanité. Tu ne pleures pas, tu ne cries pas : tu restes à jamais ce bloc de terre sèche sur lequel on s'endort mais qu'on laisse en partant ; celui qu'on arrose de salive et qui est toujours là quand tout monde s'est cassé. Une montagne. Solide, fiable sous le pied. Les garçons te disent : toi, on t'aimera jamais. Ils disent : vu ton physique, faudrait que tu niques comme une reine pour compenser. Et tu gardes ce sourire narquois planté sur tes canines. L'arrogance a toujours été la clé. J'ai besoin de personne tu dis, pourquoi j'irais baiser. C'est pas que t'es intouchable, c'est que tu maîtrises si bien l'espace autour de toi que personne ne s'y risque. T'es la reine, c'est vrai. Et tes sujets sont ces connards aveugles. Mais est ce que tu t'attendais vraiment à mieux, hein. L'univers n'est pas surprenant, il est cette plate carcasse puante et ternie qu'il faut gratter à l'ongle, jusqu'à la moelle, pour un instant sucré. L'univers est cette pute docile, et toi le lépreux téméraire qui ne veut pas raquer. Question d'orgueil, de chair molle ou de fierté, au choix. Mais y'a pas de secret. Tu y perdras la peau. Tu t'y briseras les côtes et les éclats grossiers perceront ta poitrine comme des broches sur lesquelles on rôtira ta viande tendre. Tes yeux tomberont comme des fruits murs. T'es pas la fille. T'es jamais la fille et tu le seras jamais : t'es la constante zéro. Point barre. Maintenant fous moi la paix.

Retour à La Une de Logo Paperblog