Dans un magasin de fringues, les soldes, c'est pas compliqué : tout ce qui est moche, démodé, pas adapté à la saison, on te le balance à -50% et tu achètes en te disant que tu fais une affaire un truc que tu n'oseras pas mettre puisque de toute façon ça n'a jamais été ta taille.
Ok, j'ai une vision masculine des soldes, pour une lecture féminine, allez sur les blogs de nanas superficielles, il y en a partout.
Mais moi, je fais de la gastronomie italienne et j'ai aussi envie que les gens se bousculent chez moi et s'arrachent des paquets de pâtes en hurlant de manière hystérique qu'ils l'ont tous vu le premier.
Mais moi, je fais de la gastronomie italienne en écoutant de la musique classique, alors on voit rarement des scènes d'hystérie dans mon magasin. Alors je fais quand même des soldes.
Mais comme je m'y prends au dernier moment, je ne dors pas de la nuit, car je me demande ce que je vais faire : des produits achetés, des produits offerts, des moins dix, moins vingt ou moins trente pour cent ?
Ben voilà, les soldes, ça m'empêche juste de dormir. Après, j'écoute de la musique classique dans mon magasin, et mes clients me parlent gentiment, sans s'énerver, sans se disputer. D'ailleurs, ils s'énervent tellement pas chez moi qu'ils sont tous chez Isabel Marant.
Je hais les soldes.