6. J'ai fait le baise main à Dana International. Je travaillais à l'époque pour le Festival de Saint-Denis, qui avait invité sous les voûtes du premier gothique de la basilique Goran Bregovic à réaliser une oeuvre musicale autour de la réconciliation des trois religions, où je ne sais plus trop quoi. Amina (si ! vous vous souvenez ! Eurovision ! Le dernier qui a parlé dans ta maison ou un truc comme ça) représentait l'islam, et pour le judaïsme... c'était Dana International (là, tout le monde connaît, Eurovision aussi, Viva la diva, Cleopatra et caetera). Et oui, à une époque glorieuse, le Festival de Saint-Denis recyclait les chanteuses de l'Eurovision. Mais évidemment, recevoir Dana International, ça m'a excité comme pas possible ; déjà elle avait perdu ses bagages à l'aéroport, et je m'étais occupé de les retrouver avec le service concerné, et c'est moi qui lui avais dit en anglais (ouais, là, ça commence à dégénérer) qu'on les avait retrouvés et qu'ils seraient à son hôtel.
Après le concert, je l'avais raccompagnée à sa voiture, et j'avais voulu prendre une photo d'elle ; mais le fash de mon appareil photo ne se déclenchait pas, et donc la pauvre est restée vingt secondes à me sourire fixement pendant que j'appuyais comme un malade sur le déclencheur de mon appareil. Un instant d'éternité suspendu... Alors je lui ai embrassé la main et je suis parti tout gêné.
La photo, je l'ai toujours, mais forcément, à trente centimètres du flash, la pauvre Dana est totalement surexposée.