Ce matin
la grisaille
l’humidité
la stagnation
Un voile
gris
efface
la clarté
englue
les sensations.
L’âme des herbes
trop lourdes de pluie,
vient alourdir la mienne.
Ce que la vie abandonne,
la terre le récupère
excédant encombrant
inutile et froid
de ses doigts de brouillard
silencieuse
elle accueille la mort
redonne au vent
au ciel
à l’espace
tous les atomes de chaleur
les bribes d’un avant
accrochées indûment
à la matière
alors
et seulement alors
peut commencer
le cycle
des transformations.
Ce matin
la brume
m’invite à lâcher l’inutile
à m’isoler du chaud
à m’isoler du froid
à me tenir au centre
la roue tourne
sans à-coups
continuellement
dans le détachement
d’un jour
de novembre.
©Adamante