L'avenir de l'Eglise...

Publié le 09 octobre 2011 par Perceval

" Voilà des siècles que l'Esprit semble souffler davantage hors des Eglises que dedans, chez les philosophes, les humanistes, les savants, les artistes, les sociologues et les politiques plutôt que chez les responsables de nos Eglises. Pendant que nous nous occupions de nos problèmes internes, de nos cultes, de nos modes liturgiques, de nos exégèses, de nos querelles ecclésiastiques, le monde inventait, souvent malgré nous et contre nous, la démocratie, la laïcité, la tolérance, le socialisme, l'évolution, la psychologie des profondeurs, l'égalité des droits, l'instruction obligatoire, la décolonisation, l'émancipation des femmes, des Noirs, l'éducation sexuelle et la contraception. Les Eglises ont fini par suivre le mouvement après la résistance et avec retard, tous en se proclamant " expertes en humanité " !

Louis Evely ( milieu du XXème siècle )

En décalage avec la plupart des centres d’intérêt de nos contemporains, Catholiques, nous sommes depuis quelques siècles en retard d’une révolution… Paradoxalement ( comme notre Dieu …) cette position ( que je n’ai pas choisie…) nous assure d’un avantage certain. Je vais y venir.. Auparavant, il nous faut reconnaître également que la question de la morale ( respect d’autrui, règles de vie…) n’est plus une question religieuse, mais une question que la société laïque, s’est appropriée… Notre morale, aujourd’hui, reconnue par tous, c’est celle des « Droits de l’homme ».

«  Nos sociétés ont développé de fort belles morales du respect de l’autre, elles ont en plus la liberté d’entreprise, mais en terme de spiritualité, elles en sont quasiment au niveau zéro. » L. Ferry

Le XXème siècle, fut le siècle de la déconstruction ( la tonalité en musique, la figuration en peinture, le roman, la morale bourgeoise …etc. Aujourd’hui, le résultat en est l’individualisme, le libéralisme… ( après le marxisme, le nazisme … encore des « ismes » …) …

Une autre caractéristique - propre à notre époque moderne – c’est le mariage d’amour. Et, c’est l’utilisation, sans retenue, de ce mot «  amour » .. ! Il est assez récent que le mariage soit devenu une institution qui valorise et généralise le sentiment, et non pas l’économie. Quand on ne s’aime plus, on se sépare… ! La famille contemporaine est devenue un noyau resserré sur elle-même ( un clan ), sacralisant l’enfant et rejetant le vieillard. Si on ne meurt plus pour Dieu ou la patrie, on peut se sacrifier pour son enfant …

Le constat est qu’aujourd’hui, devant un deuil, devant une dégradation sociale, une rupture, la maladie, la mort …nous sommes désorientés… ( C’est ( dans le langage chrétien ) la question du salut ).


Alors, malgré cette situation ( mais qui est aussi un « signe des temps » ), l’avantage que me procure mon catholicisme, c’est sa « Tradition ». Elle échappe à toute révolution ; elle reste vivante et reliée aux hommes et aux femmes du passé. Elle est la sève d’un arbre, l’Eglise. Il produit toutes sortes de fruits… Il participe à la forêt  du vivant…

A hauteur de l’univers et de l’infiniment complexe, nous apprenons et expérimentons que le salut ( message christique ) est plus vaste que les réponses qu’attend notre égo, mais il est à la mesure de l’homme, dans une perspective ( fin des temps ) de divinisation, ou d’humanisation ( ce qui se rejoint…).