Pour augmenter son audience, Radio-Classique est prête à tout. Et ça marche.
Le matin, on se tape Nelson Bonfort qui ne trouve rien de mieux à faire que de dire tous les jours qu'on vient d'écouter le moment le plus sublimement absolu de la musique (the ultimate piece of music), alors que tous les jours c'est à propos d'un morceau différent.
Après, les auditeurs disent ce qu'ils ont envie d'écouter. Mais bien entendu, jamais une symphonie, une messe, un oratorio, un acte d'opéra en entier. Non, les auditeurs ont besoin que ça change toutes les cinq minutes, évidemment, deux mouvements (et à la suite, en plus !) de Beethoven, ça pourrait les lasser. Et puis comme ils ne connaissent que le cinéma, on va leur mettre plein de musiques de films. Et puis, pas de version baroqueuse de la sarabande de Haendel, mais celle de Barry Lindon, sinon ils ne s'y retrouveraient plus, hein !
Et le pire c'est leur auto-promo, où des gens soit-disant interrogés dans la rue racontent que quand ils veulent se reposer, ils écoutent cette station parce que la musique classique ça détend, ça rapproche de la nature, ça permet de décompresser.
On ne doit pas écouter la même musique classique ; ça ne repose pas la musique classique, c'est éprouvant la musique classique, ça t'écrase la musique classique, ça parle du destin de l'humanité la musique classique, ça te renvoie à une universalité insoutenable la musique classique.