Le 31 janvier 2003, au forum des Halles, à Paris, un homme qui crie « espèce de Hongrois » au passage du ministre de l'intérieur Sarkozy est condamné en comparution immédiate à un mois de prison ferme.
Le 2 février 2003, à Toulouse, un homme de 36 ans jette un yaourt (en carton) sur la voiture du ministre de l'intérieur Sarkozy dont le cortège remontait un sens interdit en grillant les feux rouges.. Quatre mois de prison avec sursis.
Le lundi 9 février 2003, un jeune homme de 20 ans du quartier Hautepierre à Strasbourg est condamné à un mois de prison ferme pour « outrage [verbal] à personne dépositaire de l'ordre public » pour avoir crié des injures vers le ministre de l'intérieur Sarkozy.
le 5 novembre 2005, six jeunes gens qui se sont filmés chantant des paroles injurieuses à l'encontre du ministre de l'intérieur Sarkozy ont été arrêtés grâce à la diffusion du clip sur leur blog. De trois mois avec sursis à six mois ferme.
Le 15 février 2006, Romain Dunant, outré de la mise en garde en vue d'un instituteur marseillais qui s'était opposé à l'expulsion du parent d'un de ses élèves, écrit un émail trop bien senti au ministre de l'intérieur d'alors, qui se porte partie civile. 800 euros d'amende en février 2008.
le 1° novembre 2006, un jeune homme de 19 ans injurie le ministre de l'intérieur Sarkozy au quartier du Charrel à Aubagne: quatre mois de prison ferme.
Mais...
Depuis trois ans, Christian Vanneste, candidat aux municipales dans le Pas de Calais, maintenant investi par l'UMP après les multiples promesses d'exclusion de ses deux présidents successifs, dont Nicolas Sarkozy, persiste et signe dans ses déclarations injurieuses à l'égard des homosexuels en dépit de condamnations en première instance et en appel. Investi, soutenu et maintenu en fonctions. Deux poids deux mesures?
Alors, que notre président préfère les salons feutrés aux rugueux tapis du salon de l'agriculture, et les effluves des grands parfumeurs de son entourage aux odeurs du terroir, bon... On veut bien. Mais de là à être de si méchante humeur.... L'homme est réputé pour ses colères. Pourvu, comme dit... Marine Le Pen, pourtant habituée aux exploits de son père, qu'il n'en passe pas une sur le bouton nucléaire! Elles ne sont pas toutes filmées, mais souvent rapportées dans les entrefilets de la presse bien informée. Et jamais démenties.
Alors... Dans le cadre du système de communication effrénée où un événement doit faire oublier la boulette précédente, était-ce un truc pour repousser sous le tapis l'affaire du texto dont- effet judiciaire oblige-, on ne cesse de parler? (cf mon billet n° 148, « contreproductif » vers la fin..)
Mauvaise pioche. Quel effet désastreux sur « l'image » de la présidence, à notre époque médiatique où l'image, justement, a acquis une importance qu'elle n'avais jamais eu au cours de l'histoire. On murmure que la reine d'Angleterre, qui a vu à la télévision le rapt du stylo du président roumain, s'inquiète pour les bibelots de Buckingham Palace, où elle doit prochainement recevoir notre forcené.
Espère-t-il, en faisant de la sorte galoper la people-information, nous faire oublier nos fins de mois difficiles, nos salaires bloqués, nos retraites en régression, la flambée des prix, le mitraillage des radars, l'intrusion des procès d'intention dans la justice, la contestation des décisions du Conseil Constitutionnel, la promotion des valeurs de la religion par un divorcé?
Que dire des mille policiers de Villiers le Bel qui ne parviennent pas à empêcher 150 journalistes de pénétrer avec eux dans des appartements fracturés à l'aube? De ces gens sortis du lit devant une caméra de télévision, et qui ne pourront, eux, pas porter plainte? Car, même non diffusées, les images restes forcément, non floutées, quelque part dans un tiroir d'archives...
Les Français s'interrogent, et moi aussi. La pilule de l'élection était amère, le déroulement du quinquennat au-delà de nos pires craintes devient carrément indigeste. Etre représenté par un opposant politique, c'est le prix de la démocratie et de la république que je suis prêt à payer.
Mais l'être par un repoussoir en matière de désinvolture, d'arrogance, de grossièreté, de bling bling et de religiosité, ce n'est pas prévu par la Constitution. On serait satisfait si notre président parvenait à tenir une seule de ses nombreuses promesses: être le président de tous les Français. En commençant par ne faire honte à aucun...
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