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Mind Out

Publié le 12 octobre 2011 par Naira
Mind Out
"Station House Opera, compagnie de renommée mondiale, offre un spectacle sans doute un peu cruel mais hilarant, conduit avec malice par Julian Raynard Smith, que ne renierait en rien Buster Keaton. Les comédiens proposent à haute voix des gestes et des comportements, mais leur exécution est réalisée par des tiers à tour de rôle. Une sorte de prise en relais. Se servir une tasse de thé passe du coup par trois personnes. Ce spectacle parle à mots couverts des comportements contradictoires et de la manipulation. Les moments amoureux, conflictuels, les moments de bagarre deviennent automatiquement dérisoires, autant de farces charmantes.Tout est relativisé, un vol de portefeuille devient un exercice de chapardage en famille. Les élans sont annoncés, donc autant de pétardsmouillés, de mise à distance de la paranoïa ambiante et des passions déclarées. Seuls des Anglais pouvaient proposer cela avec un tel flegme, un tel détachement, les plus petits gestes de la vie deviennent surréalistes sans se départir de leur réalité. Tout est vrai, tout se reconnaît, mais dépossédé de tout pathétique, donc hilarant comme chez Reiser, Sempé, Woody Allen."
Where is Brian? No idea but we don’t care ! Que Brian reste dans sa « kitchen » et qu’on n'en parle plus… En effet, Avec Sue, Helen, Zena, Tom et Julian, nous sommes servis et, à dire vrai, même très bien servis ! C’est sur un plateau d’argent qu’ils nous offrent une pièce drôle, absurde, complexe et pleine de surprises. En un mot, délectable !
Un concept alléchant - une pièce londonienne, jouée par des britanniques et surtitrée en français - et un scénario, sorte d’Ionesco transcendé, fabuleux. Mind Out ne souffre dès lors d’aucune fausse note ! On se retrouve plongé dans un univers saugrenu régi par les actes qui ne sont que moult mises en abyme, si l’on peut dire, de cette expression toute puissante qu’est la parole, moteur réel de la pièce.
Loin d’être un défi facile, celui-ci est pourtant relevé haut la main par Julian Maynard Smith et ses compères. Virevoltant entre
rythme intense et haché et digressions monologuées plus diffuses, le jeu des acteurs reste constant et tout simplement excellent. C’est le souffle coupé que nous ressortons de cette création pour le moins génialissime, époustouflée à la fois par le travail de longue haleine et d’une précision hors du commun que doit être la mise en scène, et par la prestation plutôt sportive et renversante des comédiens.

Voici donc un méli-mélo de faits et gestes entrecoupés de dialogues, à chaque fois introduits par un tiers, tenant le rôle étonnant de narrateur omniscient momentané, qui révèle plus de rebondissements que vous n’êtes capables de l’imaginer. Ils nous font tourner la tête, ces Anglais ! Et notre seule déception est qu’ils ne restent que trois jours.

Du 11 au 13/10 à 20h30 (matinée le jeudi 13 octobre à 14h30), en anglais(surtitré), au Théâtre 140, 140 avenue Plasky à 1030 Bruxelles. Les prix sont de 8 à 18€.
D'autres informations sur le site du Théâtre 140

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