Blondine
Mon cher ami, je recherche l'usage de votre massicot. C'est l'objet de ma demande, en effet, de pouvoir l'utiliser. Puis-je ?
Votre serviteur
Ben ouais. T'as les ongles trop longs ?
Blondine
Non, je voulais couper des cartons pour me faire des cartes de visite, en vue de ma recherche d'emploi. Et oui.
Votre serviteur
Pas la peine de couper, un cv ça reste du A quatre.
Blondine
Dans mon milieu les chômeurs se la pètent avec des cartes de visite, où ils écrivent consultant indépendant. Et tout le monde y croit. Mais pour y croire le petit carton doit être coupé au millimètre, et les angles bien droits. Pas comme ceux que j'ai découpés aux ciseaux et dont les bords zigzaguent. Là ça fait clodo.
Votre serviteur
Ah. Toutes ces raisons me semblent fallacieuses. Tu as juste envie de te regarder en entier, et nue, dans mes miroirs. Tu pouvais le dire simplement tu sais. Tu sais, chérie, un massicot c'est lourd. Il te faudra soit des muscles soit un technicien du cinéma pour le déplacer soit que je te rende ce service ce qui amènerait mécaniquement de ta part une récompense à la hauteur. Le seras-tu ?
Blondine
Oui, je pensais venir faire mes coupes chez vous, et puis repartir, heureuse du travail accompli.
Votre serviteur
Ah ben tu peux. Mais dis, seras-tu lavée ?
Blondine
Je me lave toujours avant et après.
Votre serviteur
Ouais, je pensais que tu ne te laverais pas après pour garder mon odeur délicatement corporelle.
Blondine
Beurk.