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Voila l'ete, voila l'ete ... mais faudrait pas oublier...

Publié le 19 juillet 2011 par Yiayia_girl @the_yiayia_girl
VOILA L'ETE, VOILA L'ETE ... MAIS FAUDRAIT PAS OUBLIER...
Oui je sais, je sais, on aime moins les blogs plombants... c'est vrai, déjà il pleut alors si EN PLUS il faut se cogner des textes tristes à lire alors que c'est l'été, l'époque du rosé, des maillots, de la fête, de la drague et du bronzing, ça ne peut pas aller!

et pourtant, je suis désolée cher public, mais je vais quand même aborder un sujet pas drôle ... et l'actualité me pousse encore à réagir. Cette fois EXIT madame Figaro et ces articles de pépettes, mais LE MONDE. Oui oui aujourd'hui on élève un peu le niveau : Xavier Emmanuelli, le fondateur du SAMU Social démissionne.Déjà, lisez l'article: http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/07/19/xavier-emmanuelli-demissionne-de-la-presidence-du-samu-social_1550543_3224.html

"Les gens sont à l'abandon, ils font partie du mobilier urbain et c'est seulement en hiver qu'on s'en souvient. On met des tentes, on trouve des figurants, après on démonte les tentes, mais les figurants restent. Les gens peuvent crever, c'est dans le scénario de la pauvreté".
 ça calme vous ne trouvez pas ?
VOILA L'ETE, VOILA L'ETE ... MAIS FAUDRAIT PAS OUBLIER...Bien sûr qu'on ne peut pas au quotidien quand on est un citoyen lambda nous apitoyer sans cesse sur les SDF que l'on croise et Dieu sait si l'on n'en croise en une journée dans les rues de Paris...c'est d'ailleurs bien ça le problème, on en croise tellement que ça devient la routine, l'habitude. On donne par ci par là quand on peut, quand on a des pièces à portée de mains, quand ça fait trop longtemps et qu'on a mauvaise conscience, alors on essaie de se montrer plus généreux...

Moi la première. L'hiver dernier, je sors du Franprix et je vois ces deux hommes et un chien, dans le froid glacial et humide quémander... et moi je suis là avec mes sacs de bouffe, je me sens mal... je vais les voir, je leur donne deux tickets restau, je parle avec eux et du coup je repars, je retourne au franprix et je leur achète pour 15 euros de bouffe, de quoi se faire des sandwich, des clémentines, des jus de fruits... Sur les 2 il y en avait un en "début de carrière", pétri de honte, encore totalement lucide mais incapable d'avouer à sa famille sa situation... et l'autre, parcours évident de misère menant à la misère: enfant de vagabonds, élevé par sa grand mère puis placé à la DDASS, déscolarisation, conneries, ... misère... la rue.Je voulais leur acheter des polaires chez Décathlon, leur ramener des chaussettes, des sacs de couchage et j'ai pas pu... je ne les ai pas revus...je leur ai donné UNE heure de mon temps. Queudale. Je leur ai parlé comme à des êtres humains, et franchement, je crois que ça leur a fait encore plus de bien que mes tickets restaus...Il y a un mois de ça, je suis sortie pour la promenade nocturne de mon chien. Et là, je vois un jeune skater SDF calé dans un recoin du G20 ...il a l'air gentil... il me demande si j'ai une clope. Moi: bah non désolée je ne fume pas... alors je lui demande s'il veut que je lui ramène quelque chose à manger. Il me dit que ça va il a pu manger un truc mais ... il aimerait bien un thé chaud. Il est 23h30. Branle bas de combat, je remonte chez mon chéri, qui trouve des gobelets en plastique, je fais bouillir de l'eau et je lui prépare un thé ... du coup, je rajoute du sucre, des petits gâteaux, du chocolat... et je lui ai tout redescendu... il était un peu stone, je ne sais pas trop au final s'il a bu son thé ou pas mais bon...Alors c'est vrai que la semaine dernière je l'ai revu au même endroit, bourré. Et je l'ai entendu péter un câble, hurler à la mort qu'il en avait marre qu'on le regarde. Il était malade. Il a violemment lancé une bouteille en verre (de bière)... Là, je me suis dis que je n'allais pas descendre.

C'est vrai que le SDF qui traîne dans le quartier avec son chien, je l'évite quand il est bourré ou dans une phase agressive mais j'essaie de rester humaine, de communiquer malgré tout...

On ne peut pas toujours sauver les gens... c'est d'ailleurs pour ça, sûrement que je n'aurai jamais pu me recycler comme assistante sociale car dans ces métiers il faut d'emblée accepter qu'on ne peut pas sauver tout le monde et que parfois, souvent même, certains sombrent... Le malheur entraîne le malheur, la misère entraîne la misère... Un cercle infernal qui terrorise les braves gens et qui les fait fuir.C'est humain mais dès qu'on parle de choses sombres, les gens fuient... ça fait peur le malheur, ça fait fuir le chagrin... mais pourtant ça existe, c'est là, à côté de nous, ça peut nous arriver...Nous avons la chance dans notre pays d'avoir un SERVICE PUBLIC. Alors oui c'est vrai, on paie beaucoup de taxes, beaucoup d'impôts, mais moi je suis prête à payer si cela peut nous assurer un État qui a un service public qui fonctionne et qui garde l'HUMAIN au CENTRE de son organisation.Lorsqu'on lit cet article, lorsqu'on voit ce qui se passe dans notre société: moins d'hôpitaux, moins de profs, moins de moyens pour les services sociaux, moins d'argent pour les centres pour handicapés... Pôle emploi, les hôpitaux qui apprennent à fonctionner de plus comme des sociétés de services privés: Chiffres, rendement, gestion budgétaire, retour sur investissement,... je me dis qu'on va droit dans le mur... En tous cas on va tout droit vers une société Darwiniste dans laquelle seuls les plus riches survivront et les plus démunis crèveront la gueule ouverte et ça sera juste tant pis... Fallait être bien né...Personnellement je ne m'y fais pas. Je ne pourrai JAMAIS me faire à l'injustice sociale. Je suis intimement convaincue que la loi du plus fort régit le monde animal, mais à ma connaissance nous sommes dotés d'une conscience, qui nous différencie du monde animal. Nous sommes dotés d'une intelligence qui nous permet normalement de compenser les déficiences... mais j'ai l'impression qu'on persiste à vivre dans un monde de performances sociales, on s'accroche désespérément à un système qui n'a plus aucun sens humain...Alors même si au final être de gauche ou droite au quotidien ça ne veut peut être plus rien dire, d'un point de vue idéologique, personnellement je sais dans quelle direction j'irai en 2012. A cause de cette triste réalité et que remettre L'HUMAIN au CENTRE de la vie citoyenne, est selon moi la priorité.

Écoutez cette chanson de CLARIKA, elle résume assez bien ..

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