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Ma vie de chômeuse (qui essaie d'assumer bien mais qui a du mal souvent) -

Publié le 04 juillet 2011 par Yiayia_girl @the_yiayia_girl
Ma vie de chômeuse (qui essaie d'assumer bien mais qui a du mal souvent) -
 Bonjour les gens :)
Oui oui je sais je suis loin d'être la seule a faire un billet façon "vis ma vie de chômeuse".
Je viens de passer la barre des 3 mois alors ça se fête !En fait ça passe tellement vite que s'en est effrayant, un peu...
Moi le chômage ça n'a jamais été un truc avec lequel j'ai été à l'aise. La peur du vide, du rien, de la précarité... Aaaaah la précarité... Vivre avec 1000 euros de moins par mois quand on a le train de vie fait pour vivre avec 1000 euros de plus... voire plus... (parce que je suis au départ, un panier percé), ça calme direct.
Fini le shopping impulsif, fini les virées dans les magasins pour le "fun", on se contente du strict nécessaire avec des plaisirs plus que raisonnables... On apprend à arrêter de consommer à outrance, on apprend à faire avec ce qu'on a (et c'est là qu'on réalise à quel point on a "trop") ... et on essaie de ne pas se sentir trop décalé, trop "hors système" le temps de remonter la pente...mais en fait, si on se sent totalement décalé... surtout aux sorties de bureau le soir dans le métro !

Le mythe des rdv Pôle Emploi se vérifie: le premier est d'enfer. On se fait une méga dégringolade dans l'échelle sociale, on attend fébrilement le verdict comme quoi on va bien toucher les sacro saints Assedic - dieu merci ça existe et pour une fois je suis contente d'en profiter vu que j'ai pas mal côtisé pour...et puis on réalise que finalement, vu le type de boulot qu'on fait, on devra compter essentiellement sur soi même...Et alors on réalise plein de choses... enfin je dis "ON" ... moi en fait... je réalise trop de choses même... ça m'épuise. Prises de conscience, crise existentielle: mais au fait, je veux faire quoi de ma vie là ? Evidemment, ce genre de pensées s'entrechoquent avec les pensées raisonnables: avoir un métier stable, gagner de l'argent pour sauvegarder son intégration sociale, son avenir, ses projets divers et variés... Oui mais moi je suis du genre: les 2 en même temps c'est possible?Je suis une passionnée, je n'y peux rien... j'ai un côté 'artiste' que je refoule du mieux que je peux mais à 35 ans, ce côté un peu sensible en a marre d'étouffer donc il remonte, il remonte... Alors forcément,faut "gérer" ...Quand on est au chômage on se dit qu'il faut profiter d'être au chômage pour plein de trucs: faire les vrais bons choix (mais c'est QUOI les VRAIS BONS CHOIX ?!), s'occuper de soi, voir des gens etc. ...Bon. Alors la vérité c'est que pour une fille comme moi j'ai plutôt des phases: putain putain j'espere que je ne vais pas dépasser un seuil critique et me retrouver au chômage à vie pour finir je sais pas moi... femme de ménage au Sofitel de Manhattan ? (joke) - si je pouvais gagner autant ça me dérangerait pas de récurer des chiottes... enfin avec des gants Mapa et de l'eau de Javel pure...Je ne suis pas quelqu'un d'élitiste. Par contre, bien gagner sa vie, ça reste un critère important pour moi car je me rends compte chaque jour que si l'argent ne fait pas le bonheur, il y contribue tellement que ceux qui disent ça ne doivent pas trop en manquer...
Une chose par contre dont je suis certaine, c'est que je ne veux plus de boulot "alimentaire". J'ai donné. Je ne veux plus de boulot où je me fais chier au bout de 6 mois, où je vais contre nature à un tel point que j'en chope un début d'ulcère à l'estomac... je veux bien m'adapter et faire des efforts mais bon sang, de là à y perdre mon identité non merci... et alors ce genre de réflexion génère de grands échanges houleux avec certains de mes proches. Le boulot = revenu et c'est tout.
Mon frère de 16 ans qui commence à penser à l'avenir est comme moi (le pauvre) et il a du mal à envisager un boulot par l'aspect financier uniquement... et moi c'est pareil. Je suis une affective, une passionnée, une enthousiaste... et si je me retrouve à bosser pour un salaire seulement, je me meurs...Et sûrement dans le fond c'est mieux d'être plus "froid", d'être plus "pragmatique", les "pieds sur terre" quoi...Le boulot de rêves ça existe rarement on le sait bien...Restons humbles !Oui enfin ça va là... la cure d'humilité ça me connaît. Je crois que j'ai des cures d'humilité assez régulières depuis ces 5 dernières années alors j'aimerai bien avoir des périodes plus fastes aussi :)Je m'égare... désolée.Donc être au chômage, eh bien c'est pas le bagne mais c'est pas le pied non plus parce que sans pognon, tout de suite la vie est moins facile. Et quand j'entends des blaireaux au club de sport fustiger contre ces feignants de chômeurs et râler sur les impots qu'ils paient, j'ai juste envie de leur coller une tarte et de leur dire: tu vas voir pignouffe si ça t'arrives un jour, tu seras bien content de les toucher les assedic et tu verras si t'apprécies qu'on dise que les chômeurs sont feignants quand tu te défonceras à chercher un boulot...mais je dis rien... je dis rien parce que ça ne sert à rien et je sais que je serai seule contre tous ces machos de merde et je tiens à garder mon abonnement au club de sport...Le plus dur c'est de ne plus avoir la possibilité de consommer, de payer des trucs aux gens qu'on aime, de se préparer des voyages etc. ... ça c'est rude...enfin c'est HYPER FRUSTRANT. Après je pense que ça ne me fait pas de mal cette petite cure d'austérité... et encore une fois je pense que je suis bien lottie... c'est une austérité relative... enfin pour le moment !Et pour une fois (DONC) j'essaie de ne pas céder à la panique. Je m'efforce de rester sereine et de profiter de cette période pour ne pas me lancer à corps perdu dans un job sous prétexte qu'il me faut un SALAIRE. J'ai failli, j'ai failli mais dieu merci le destin à bien fait les choses... mais j'ai été à deux doigts de m'emballer et de céder à l'appel du contrat de travail en CDi rémunéré - très raisonnablement- pour ne plus être CHOMEUSE. Mais non... pour l'instant je reste chômeuse, en attendant de trouver ce job de mes rêves, ce job qui fera que je n'aurai pas envie de me barrer au bout de 6 mois, qui ne me rendra pas totalement déprimée au bout d'un an et à cran au bout de 2 ....Pour une fois je m'efforce d'allier mes passions à mon boulot... Évidemment, si dans 6 mois j'en suis toujours au même point je ferai un effort d'humilité supplémentaire ... je sais bien qu'on n'est pas dans ces pays du Nouveau Monde où quand on veut on peut, où le recyclage professionnel est aisé... mais il faut bien essayer. Alors je cherche et je trouverai, ce boulot qui me tente tant ;-))



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