Ca commence comme ça, un jour, des américains qui louent un appart dans le même immeuble que ma boutique ; ils sont trois (hommes), deux arrivés par avion, le dernier ayant fait la croisière (s'amuse). Ils m'achètent des pâtes, une sauce. Ils reviennent me dire qu'elle est bonne. Ils me sourient.
Ils me disent qu'un soir, quand j'ai le temps, parce qu'ils savent bien que c'est difficile de tenir une boutique, faudra que je vienne chez eux to drink a glass of good wine and eat a salade niçoise* with fresh tuna fish.
Donc je me remémore mon anglais : it will be difficult, because I usually close my store at nine pm etc.
Ils comprennent et me disent que je monte quand je veux. Ils sont vieux, ils sont moches, ils ne me plaisent pas, ce sont des clients et jusque là mes clients m'invitent pas à bouffer chez eux. Même si pour certains je dirais pas non.
Ils me voient faire ma vitrine, me disent qu'il suffirait que j'y sois pour faire entrer le client. Ils me voient arroser mes plantes, me font des petits coucous de la main après m'avoir longuement regardé.
J'ai pas le temps d'aller les voir j'ai pas envie j'ai d'autres copains à voir d'autres choses à faire je parle pas bien anglais et le comprends encore moins j'ai de toute façon rien à leur dire, ils vont bien retourner chez eux un jour, non ?
Finalement, ils reviennent un jour avec un (très) jeune gars, Philippines, Indes, je sais pas d'où il vient. Lui leur parle dans la rue, visiblement ils sont juste pressés de rentrer chez eux et qu'il se taise. Une heure après il repart. C'est une drôle d'idée de donner à manger de la salade niçoise à un inconnu trouvé dans la rue.
* en français dans le texte (j'adore cette expression littéraire)
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble