Votre serviteur
J’ai un bon client très sympa et assez mignon, qui plus est, qui n’habite pas loin.
Jim
Et pourquoi tu te le fais pas ?
Votre serviteur
C’est pas très professionnel…
Jim
Tu t’en fous, ça fidélise la clientèle
Votre serviteur
Oui, tu as raison, mais je crois que je ne l’intéresse pas…
Jim
Pourquoi tu dis ça ?
Votre serviteur
A chaque fois que je le vois, il est avec un mec, mais c’est jamais le même, à part qu’ils sont tous blacks.
Jim
T’as quand même un argument qui peut les remplacer !*
Votre serviteur
Oui… mais d’un autre côté, comme je suis pas du tout physionomiste, il se peut qu’il vienne toujours avec le même type.**
* Oui, oh, je sais ce que vous allez dire : vous allez dire ouuuuuuuh le prétentieux ! C’est quand même pas de ma faute si une secrétaire très sympathique de mon ancien travail disait, à chaque fois que j’entrais dans son bureau, tiens, voilà la poutre apparente (comme certains chantent tiens voilà du boudin, ce qui peut être synonyme, même si j’ai juste dit ça comme ça, parce que ça me venait par la tête et que j’écris tout ce qui vient de là – c’est suffisamment rare par cette chaleur pour que je ne le passe pas sous silence)
** Il y a, je vous l’accorde, une légère incohérence dans ce récit ; en effet, je me plains de mon manque de physionomie par rapport aux hommes avec lequel mon client entre dans la boutique, et pourtant je reconnais bien ce client. Alors d’une part, il fait trop chaud pour qu’une quelconque cohérence puisse entacher durablement mon discours (j’écris ceci avant d’avoir mis en route ma clim). D’autre part, c’est bien lui, et non les hommes qui l’accompagnent, qui me plaît bien. Et j’ajoute un élément d’actualité qui complètera bien mon histoire : ce matin, il passe devant la boutique, me fait un geste de la main, et se retourne pour voir si je le suis du regard (ce que je fais, naturellement). Ben là, moi, j’en peux plus, vous ne trouvez pas qu’il fait d’un coup 5° de plus ? Vite, je démarre la clim.