Ce matin j'ai ouvert mon magasin avec une heure de retard. Il me fallait en effet payer les droits d'accises afférents à l'importation de vin italien que je vais faire. Il me manquera bientôt du Moscato d'Asti, et ça c'est pas bien, parce que frais, en fin de journée, quand il fait chaud, l'été, ou avec un bon dessert, ce vin pétillant aux arômes de Muscat, ça le fait bien. Et ne plus en avoir, c'est pas bien, alors que le parisien moyen est assoifé, et attend juste l'ouverture de Paris-Plage pour aller sous les brumisateurs.
Si Proust écrivait encore (je trouve que ça fait pas mal de temps qu'il n'a rien publié), il aurait probablement titré un de ses ouvrages : à l'ombre des brumisateurs en mousse. Oh la la, sacrilège de dire ça ! La mousse, c'est parce que sous les brumisateurs de Paris Plage, il y a de la mousse qui se met sur les murs. Pas la peine de l'nlever, elle meurt chaque année un mois après être apparue : suffit d'arrêter les brumisateurs et de balancer plein de voitures qui font vroum vroum.
Les Douanes, ça a duré très très longtemps parce que devant moi il y avait une polonaise qui voulait importer de la vodka. Si elle buvait du Limoncello, elle n'aurait qu'à venir chez moi. C'est con, quand même, la vie, quand on y pense.