"Vaisselle cassée, c'est la fessée" : la fessée remise en question (par Elodie)

Publié le 13 octobre 2011 par Mummyrocks

 Il y a encore quelques semaines, j’avais un point de vue assez souple sur la fessée : ce n’est pas un mode d’éducation, ça ne sert à rien, mais ce n’est pas si grave.

Puis j’ai publié sur mon blog un billet à ce sujet, qui a provoqué beaucoup de réactions, dont celle d’Astrid de La Cause des Enfants, et ces arguments m’ont beaucoup fait réfléchir, et ont profondément changé mon point de vue.

Une vraie remise en question

Je suis maintenant convaincue que la fessée est une atteinte à la dignité de l’enfant, et que même occasionnellement elle ne peut pas être justifiée. C’est un abus de pouvoir, on profite de notre supériorité physique.

Ce qui m’a le plus frappée, c’est le parallèle avec les violences conjugales. On trouve qu’un mari qui gifle sa femme est intolérable, pourquoi devrait-on le tolérer sur un enfant ?

Et surtout, quelle légitimité peut-on avoir face à son enfant, quand on dit de ne pas taper, si on n’est pas capable de se retenir soi-même ?

Les vertus du dialogue

Pour autant, je ne juge pas les parents qui donnent des fessées, ç m’est arrivé aussi de mettre des claques, à bout de nerfs. Je crois toujours qu’il ne faut pas culpabiliser les parents à qui ça arrive rarement, il faut au contraire en discuter, argumenter, leur en faire observer les limites.

Une loi anti-fessée ?

Quant aux parents pour lesquels c’est systématique, et qui n’entendent pas ces discours, peut-être que ce serait une bonne chose qu’une loi régisse l’éducation douteuse qu’ils donnent à leurs enfants.

La menace …

A chaque fois que je menace mes filles d’une claque ou d’une fessée (jamais donnée, mais c’est dit quand même), je repense à ce billet, et les questions qu’il m’a amenée à me poser.

Eduquer une enfant, être parent, ça ne s’improvise pas, ça ne s’apprend pas non plus dans les livres, mais ça demande beaucoup de réflexion, d’échanges, de remise en question !

Finissons sur cette citation d'Aldo Naouri, dans Eduquer ses enfants : "Ce sont des procédés de brutes et de lâches qui feraient mieux de s'interroger sur leur propre santé mentale plutôt que régler à bon compte leurs problèmes en se vengeant sur un enfant sans défense".

A lire aussi :

La fessée pour ou contre, et 3 questions à Astrid sur mon blog Conseils Educatifs.

Et un livre d'Edwige Antier, L'autorité sans fessée, qui milite depuis de nombreuses années pour une loi interdisant la fessée.

A vendredi prochain pour une chronique livre !

Elodie