Attention attention, ce billet contient des propos pouvant heurter les plus jeunes lecteurs, mois d’Halloween oblige...
Il contient en tout cas de vrais morceaux de gore dedans, bien gros bien épais les morceaux, qu’on se le dise.
Hier, en consultant le programme de mon cinéma, je remarque que beaucoup de films « gore » étaient à l’affiche, au sens large du mot « gore » : Les dents de la mer en 3D, Destination Finale, The devil’s double, Les Schtroumfs (ben quoi, leurs yeux bleus, c’est pas gore, des fois ?)…
Alors moi, aujourd’hui, je suis allée au cinéma voir de la romance, passque le gore, j’aime pas.
J’ignorais que j’allais vivre mon film gore à moi toute seule, rien qu’à moi. In real life.
Je suis seule dans la salle, le film étant hyper peu connu.
J’ai soif, alors je saisis cette boisson dont je ne peux citer le nom, à base de thé, au goût d’ananas, censée faire maigrir. C’est une bouteille que j’ai trouvée dans mon frigo et emportée pour l’occasion, car ne dit-on pas que c’est l’occasion qui fait le larron.
J’ai très soif. J’avale donc une énorme goulée de breuvage à l’ananas, impatiente de me désaltérer. Enorme, la goulée. Bouche grande ouverte, of course, quand on boit directement au goulot.
Et c’est là que le drame dramatiquement dramatique et gorement gore se produit. La goulée n’est pas conforme. Elle n’a pas la forme liquide. Elle est épaisse et pleine d’une chose indéfinissable. En un quart de seconde, que dis-je, en un millième de seconde, je me dis « pulpe d’ananas ? », « nan, pulpe de pourriture, ma bonne Dame… », et je recrache tout violemment… dans la bouteille. Championne l’Anaïs. Bien visé. Pas une goutte à terre. Enfin, pas un bout de pourri à terre, plutôt. Je pousse un cri d’effroi, que personne n’entend vu que je suis seule. Et je continue à expectorer un maximum dans ma bouteille. Bouteille que je ne peux plus voir en peinture, alors je me précipite vers la première poubelle venue, pour m’en débarrasser, vade retro bouteillas.
Ensuite, je mange quelques sucreries, histoire de faire passer la sensation. En vain. Je bois une autre boisson pour faire passer le goût, en vain. Je tente de ne pas y penser. En vain. Je ne pense qu’à ça. Durant tout le film. De plus en plus.
Et à l’heure où je vous écris ces lignes, huit heures se sont écoulées depuis ce drame, mais j’ai encore le goût en bouche. Pas le goût non, ça ne goûtait rien sinon l’ananas. La texture, plutôt. Oui, c’est cela, la texture est gravée à tout jamais à l’intérieur de ma cavité buccale. Et je vous assure que c’est pas la joie, comme souvenir.
Allez, sur ces bonnes paroles, je vous laisse aller prendre votre petit déjeuner dominical plein de croissants, pains au chocolat et café… en espérant que votre estomac ne vous jouera pas des tours après cette lecture gorissime.
PS : le film, c’était Happythankyoumoreplease, je vous le conseille fortement, superbe. Mais évitez toute boisson à l’ananas durant la séance, sait-on jamais.