Avertissement au lecteur : Raf a trop à faire - nouvelle (et première !) maison à aménager, nouveau (et troisième !!!) bébé à biberonner/changer/baigner/bercer/cajoler - pour scanner en rythme la suite de ses carnets emplis de dessins. Pour lui donner le temps de reprendre son souffle et pour que Nol ne perde pas le sien, durant ce qui reste d'été, STRIPTRIPS propose une Histoire d'Aristote Coltrane, sur des dessins déjà striptripés ; en format hors-série donc. EPISODE CINQ
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B.O.S.T.
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Aristote fume à nouveau, rageusement, les lèvres pincées autour de sa cigarette, n'aspirant l'air qu'au travers du tabac tassé, brûlant, du mégot rougeoyant qui mange la moitié du cylindre de papier. Effrayées, les cendres volettent autour d'eux. Il l'écrase violemment, fait verser le cendrier qui était posé sur une pile de livres posée elle-même en équilibre sur le coin de la table basse, elle-même un peu bancale... Le plancher est ancien voyez-vous. Harmonie. On ramassera tout ça plus tard. Il allume une autre cigarette, se vautre au fond du canapé, pose le cendrier sur son bas ventre. Confort. Il fume plus calmement maintenant. Une douche, voilà ce qu'il faudrait. Se laver les dents? Oui, c'est tentant. On pourrait même envisager de se raser. Ca peut valoir le coup d'essayer.
L'harmonie de l'appartement est celle d'un désordre permanent temporisé par un ménage hebdomadaire qui dégage des allées permettant de circuler à deux de front autour de la table basse, du lit et dans le couloir. "C'est pas tant que c'est sale, c'est qu'on comprend rien" (Rachel, une bonne amie de Jeanne). Jeanne? Aristote est sous la douche. Laver les dents, se raser... On a un peu de temps pour présenter Jeanne. Jeanne est immense. Oui, en taille. Avec qui iraient les grandes sinon les petits puisque les petites sont déjà avec les grands? Un peu de bon sens. Sa blondeur bouclette façon empire autour d'un visage aux traits fin, presque fragiles, illuminé d'yeux verts, très vert. Un vert sans ambiguïté. Elle travaille, beaucoup, chez un petit éditeur, tout petit, pas connu, pour qui elle fait presque tout, pour presque pas d'argent. 
Elle est sportive, futée, drôle, sensationnelle. C'est le minimum pour trouver Aristote formidable. Petit, rebondi, hirsute, velléitaire... "Tu pourrais au moins faire un peu le ménage, ranger de temps en temps" (Jeanne). Aristote a travaillé longtemps dans une grande maison d'édition, très grande, très connue, pour laquelle il ne faisait pas grand chose et où il gagnait beaucoup d'argent. C'est comme ça qu'il a rencontré Jeanne. Elle tapait le manuscrit, faisait la secrétaire, assurait l'intendance pour un vieillard acariâtre dont Aristote était l'éditeur attitré puisqu'il s'agit de son père. 
Jeanne a commencé par être une super copine. Pourtant Aristote a aimé Jeanne à la première seconde et l'a immédiatement projetée sur son écran en cinémascope super technicolor. Mais Jeanne jouait alors dans le film de quelqu'un d'autre. Aristote est patient. Il a patienté. Il a même patienté en dormant dans la rue en bas de chez elle pendant deux nuits. Et Jeanne a fini par lui ouvrir ("aaah..." soulagement du public dans la salle) et elle trouve qu'elle a plutôt bien fait. Sensationnelle. Mais voilà Aristote qui sort de la salle de bain, se fraye, nu, à peine essuyé, un passage dans le couloir, le salon, s'arrête devant la penderie. Va-t-il s'habiller? ****B.O.S.T. :Dessins
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