Avertissement au lecteur : Raf a trop à faire - nouvelle (et première !) maison à aménager, nouveau (et troisième !!!) bébé à biberonner/changer/baigner/bercer/cajoler - pour scanner en rythme la suite de ses carnets emplis de dessins. Pour lui donner le temps de reprendre son souffle et pour que Nol ne perde pas le sien, durant ce qui reste d'été, STRIPTRIPS propose une Histoire d'Aristote Coltrane, sur des dessins déjà striptripés ; en format hors-série donc. EPISODE QUATRE
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B.O.S.T.
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Aristote reste un long moment sans bouger. "Sarah est enceinte". Le chat le maintient bloqué contre le dossier de la banquette et son ronronnement créé un dôme à l'intérieur duquel il semble qu'Aristote ne peut entendre quoi que ce soit d'autre. Profitons de ce moment pour nous attarder sur Sarah. Quand Aristote la rencontre, Sarah est une idée derrière la tête d'un camarade oublié depuis. Aristote ne la connaît pas, il ne connaît que l'idée. Il la rencontre et ils deviennent ami. Vraiment très, très amis. Tellement qu'Aristote en oublie JR, Stock, Max et Karl. JR, Stock, Max et Karl qui, jaloux de la jeune fille à eux présentée comme une "fille super vous allez l'adorer", se vexent. Pour qui se prend-elle, leur voler à elle toute seule la vedette qu'ils forment à quatre?
Super copine, elle devient petite amie. Aristote croit encore que tout cela fut fortuit, inopiné, un coup du destin, une flèche d'or tirée des cieux sur leurs deux coeurs meurtris. A l'époque il filme en cinémascope une autre jeune fille dans un film que personne n'a vu ni ne verra et considère réellement Sarah comme une véritable amie. De son côté, Sarah est passée de l'idée à la pratique avec cet ami d'Aristote. Que pourrait-il alors advenir sinon cette amitié qui les lie depuis leur rencontre? "Elle te courrait après depuis le début" (JR) "Ca se voyait comme ton nez au milieu de ma figure" (Stock, qui a petite la figure et plus petit encore le nez) "Dis pas que tu l'as pas cherché" (Max) "A gui du grois jouer la gobédie gobe za?" (Karl) "Je vous jure les gars, elle m'a sauté dessus, j'étais allongé et je regardais les étoiles c'était comme dans un rêve" (Aristote, donc). Comme dans un rêve... Sweet Jesus.
Très vite, elle devient amoureuse. "Je t'aime, je veux rester avec toi". Le coeur d'Aristote n'a plus jamais fait autant de bonds. S'ensuit une romance adolescente faite de bancs publics, de salles de cinéma, de cafés de jours en bars de nuit jusqu'en chambre, adolescente elle aussi. L'adolescente reste cependant inexpugnable et Aristote patiente. "Alors? vous l'avez fait?" (JR, Stock, Max, Karl, au choix) "Non, toujours pas, mais je m'en fiche, on a tout le temps" (Aristote, donc). "Tout le temps" a duré à peine un an. Un an, c'est long pour un adolescent. Nous, on sait que c'est court. Tellement court que la patience d'Aristote n'a pas eu le loisir de s'émousser. La forteresse adolescente n'est pas tombée. Elle est plutôt partie se faire assiéger ailleurs. Et voilà Sarah traîtresse.
"Z'est gool ! On va bouvoir vaire la vêde aveg doi à douveau !" (Karl) "Je ne serai plus jamais heureux, je ne la récupérerai jamais, je ne rencontrerai jamais une autre fille comme ça, ma vie n'a plus de sens..." (Aristote, ad nauseam, donc). Mais voilà le chat qui s'en va. Aristote allume une cigarette, attrape le téléphone, compose un numéro, le téléphone portable de Jean-René sonne. Message : "(inévitable générique en français de la série télévisée Dallas) Salut ! Ici JR ! Je suis pas dispo, je suis dans Sue Ellen ! Si c'est toi Bobby, rappelle moi plus tard ! Ciao-Bye-Bises ! (accent vulgairement américain)." Un peu de compassion pour Aristote, on ne choisit pas plus ses amis que sa famille. Aristote n'a plus de patience, il ne laisse pas de message. Il ne supporte pas sa voix enregistrée.
****B.O.S.T. :
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A SUIVRE...