George Oppen | O Western Wind

Publié le 13 octobre 2011 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

O WESTERN WIND

A world around her like a shadow
She moves a chair
Something is being made—
Prepared
Clear in front of her as open air

The space a woman makes and fills
After these years
I write again
Naturally, about your face

Beautiful and wide
Blue eyes
Across all my vision but the glint of flesh
Blue eyes
In the subway routes, in the small rains
The profiles.

George Oppen, New Collected Poems [2002], New Directions Paperbook, New York, NY 10011, 2008, p. 74. Edited by Michael Davidson. Preface by Eliot Weinberger.



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Ô VENT DE L’OUEST

Un monde autour d’elle comme une ombre
Elle déplace une chaise.
Quelque chose se crée—
Se prépare
Clair devant elle comme en plein air

L’espace qu’une femme engendre et emplit
Après toutes ces années
J’écris encore
Naturellement, sur ton visage

Tes grands et beaux
Yeux bleus
À travers l’ensemble de ma vision mais l’éclat de la chair
Les yeux bleus
Dans les itinéraires souterrains, dans les pluies fines
Les profils.

George Oppen, Poésie complète, Éditions José Corti, Collection Série américaine, 2011, page 90. Traduit de l’anglais par Yves di Manno *.

NOTE D’AP : cet ouvrage sera disponible en librairie à compter du 3 novembre 2011.



GEORGE OPPEN


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  Né le 24 avril 1908 à New Rochelle, dans l’État de New York, George Oppen passe une partie de sa jeunesse en Californie. À la fin des années 1920, il rencontre Charles Reznikoff et Louis Zukofsky, avec lesquels il fonde la confrérie secrète des « objectivistes », dans le sillage d’Ezra Pound et de William Carlos Williams. Avec Mary, la compagne de sa vie, il s’établit près de Toulon en 1930 : c’est en France que seront d’abord imprimés les livres de l’Objectivist Press, avant le retour à New York et la publication de son premier recueil : Discrete Series, en 1934. L’année suivante, Oppen adhère au Parti communiste américain et cesse totalement d’écrire, pour se consacrer à ses activités militantes. En 1942, il s’engage dans l’armée américaine et sera grièvement blessé durant la bataille du Bulge, seul survivant de sa patrouille. Après la guerre, victimes de la répression maccarthyste, George et Mary Oppen sont contraints de s’exiler au Mexique, où ils vivront jusqu’à la fin des années 1950. C’est là qu’Oppen renoue avec l’écriture, après vingt-cinq ans de silence. Il regagne le territoire américain en 1960 et son deuxième recueil : The Materials, paraît en 1962, suivi de This in Which (1965), puis de Of Being Numerous (1968), son livre majeur, qui lui vaut le prix Pulitzer. Son influence s’étend sur une nouvelle génération de poètes, à mesure que les « objectivistes » reviennent sur le devant de la scène. Ses Collected Poems sont réunis en 1975. Un ultime recueil : Primitive, s’y ajoute en 1978. Il s’éteint le 7 juillet 1984 à Sunnyvale (Californie), au terme d’une longue maladie.

D'après la Quatrième de couverture de George Oppen, Poésie complète, Éditions José Corti, Collection Série américaine, 2011.

■ Voir | écouter aussi ▼

→ (sur le site José Corti) la page consacrée à Poésie complète de George Oppen
→ (sur poets.org) une page consacrée à George Oppen (+ de nombreux poèmes lus par l’auteur)
→ (sur le site de The Poetry Foundation) plusieurs pages sur George Oppen



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