
Au diable Vauvert a une caractéristique pour le moins plaisante: offrir une littérature contemporaine de qualité. La lecture d'Un coup à prendre ne fait que le confirmer. L'auteur nous offre principalement des considérations affectives et familiales, certes, mais qui parlent même à ceux qui n'en ont point. Et surtout une simplicité ainsi qu'une humilité tout simplement touchantes et tellement justes.
Cet affreux papa, comme se qualifie Xavier de Moulins, nous semble en fait plutôt sympathique. A l'inverse de Beigbeder qui, dans l'Amour dure trois ans, s'apitoie lui aussi sur sa vie sentimentale qu'il a saboté tout seul comme un grand, Xavier a un je-ne-sais-quoi qui l'humanise et nous empêche de le considérer comme un sombre crétin au cerveau purement libidineux.
Enonçant des vérités qui ne nous sont pas inconnues mais parfois difficiles à exprimer, son style franc et désabusé est finement travaillé sans être inutilement compliqué. Et c'est justement sans complexe que Xavier de Moulins nous livre la vie fragile d'Antoine à travers un récit sincère, subtil mélange entre pensées, remises en question, mésaventures paternelles et flash-backs et c'est à la fois triste, drôle, grave, pathétique, et tellement humain...
Pour les hommes qui ne savent analyser ce qu'ils ont en eux et encore moins le communiquer. Pour les femmes, pour qui l'homme restera un éternel mystère. Pour tous ceux qui aiment ou qui ont aimés. Parents ou non. Xavier de Moulins fait mouche, quelque soit le lecteur.