J'avais entendu que c'était moyen, que Le masque et la plume et Les cahiers du cinéma n'avaient pas aimé. Je crois que tous ces pseudos bourgeois intello me fatiguent... ou alors, ce qui n'est pas à exclure non plus, je suis de mauvais poil !
Bref et à titre tout à fait personnel et objectif subjectif : j'ai beaucoup beaucoup aimé ce film.
Je l'ai trouvé poétique, lucide, profond, drôle, tendre, émouvant.
Oui, je trouve que la réalisatrice a ce talent de jongler avec tout cela sans que cela ressemble à un maelström indigeste, sans qu'on se perde et qu'on perde le film. Elle évite même les pièges de la caricature et du misérabilisme.
Il s'agit de l'histoire d'un village au Liban dans lequel cohabitent chrétiens et musulmans et qui vit de façon isolée car la guerre a rendu le pont, qui relie le village au reste du pays, difficilement et dangereusement praticable.
Les deux adolescents qui se chargent du ravitaillement ramènent un jour une parabole grâce à laquelle le village aura la télévision sauf que la cohabitation n'est qu'un vernis fragile et les antagonismes religieux jamais loin (même si le prêtre et le l'imam jouent les pacificateurs)...
Les femmes décident alors de prendre les choses en main pour calmer les tensions et éviter que les deux clans ne ressortent les armes pour s'entre-tuer.
Même si le synopsis ne montre pas vraiment la dimension comique, le traitement est plein d'humour. Les personnages et leurs caractères, les moyens mis en oeuvre par les femmes pour tenter de détourner leurs hommes de la haine, les situations.
Et je crois que, du coup, il est encore plus difficile d'encaisser le côté dramatique de la situation que l'on voit en filigrane tout le long puis, tout à coup, en plein écran.
Mais qu'est-ce-que c'est bon malgré tout !
Il y a une scène que j'ai trouvée magique et qui m'a énormément émue, c'est quand deux des femmes du village partent la nuit dans la baignoire-remorque des deux " ravitailleurs" pour aller à la recherche des danseuses de l'est. On les sent toutes deux émerveillées, étonnées de leur propre audace à quitter le village pour cette aventure et puis la musulmane perd son voile. Un voile d'inquiétude apparaît dans son regard puis elle se met à rire... Cette scène m'a fait frissonner de plaisir et d'émotion !
A bientôt !
La Papote