Il fait, depuis trop longtemps maintenant, très chaud en ville. Trop chaud. 32° au mois d'avril, c'est plus possible.
Oui, évidemment, c'est agréable de se promener sandales aux pieds, pochette au bras -guccissime, pour reprendre les termes d'autrui- sunglasses sur le nez et bouteille de San Pellegrino à la main, pour éviter la mort par déshydratation.
Oui, c'est fabuleux de ne croiser que des messieurs jolis, et des nénettes bronzées. Oui, il est délicieux de passer ses après-midi en terrasse ou ses dimanches à pique-niquer. Oui, les barbecues sur la loggia, parsemée de bougies et enveloppée par le son de Pompougnac, qui durent jusque 02.30 du matin, c'est délectable. Oui, oui, oui, oui, oui, je vous l'accorde.
Mais avouez que souffrir de ne porter que des chaussures ouvertes sur des pavés, être obnubilé par son corps qui suinte, avoir l'impression que dans la seconde qui suit, vous serez mort d'hyperthermie, subir 30°, quand vous êtes habitué à un mois d'avril enneigé, ben au bout d'un moment, c'est plus si marrant que ça.
D'autant plus quand vous savez que tout votre entourage -C&T y compris- ne bosse pas, alors que vos journées durent si longtemps que les occasions d'en profiter se limitent aux samedis. Samedi, passé à courir de boutique en boutique, reservant votre journée lilloise à trouver des cadeaux pour tout cet entourage. Qui s'est justement passé le mot pour que chacun ait un truc à fêter le même week-end.
Restent également les dimanches. Mais tout le monde sait qu'il n'y a rien de plus chiant qu'un dimanche. Vous vous levez à 14/15.00 avec une gueule de bois, ou alros, devez émigrer pour la campagne dorée et ennuyeuse de vos grands-parents. Ceci dit, l'avantage, c'est qu'entre les détentes sous le cerisier centenaire et les bains de soleil sur la terrasse, vous voilà reposé et bronzé.
Ceci dit, mon emploi du temps s'étant quelque peu calmé depuis ce début de semaine. Ce qui m'a permis de déjeuner (enfin !) avec ma mère. Pause suave en terrasse au Basilic Café. Shopping rapide, resserrage de cravate, clopage express, et retour au boulot.
En passant par la rue de Gand pour que maman booke un table pour le 1er mai, je tombe sur l'affiche de l'expo qui se tient ce week-end à la Cave des Célestines.
Invitation à la réflexion. Invitation au voyage. Initiation à l'art, aussi. A l'art en général, et à ces artistes en particulier. Parce que là où c'est interessant, c'est que ce concept permet de casser la vision hermétique et peu accessible de l'art en faisant, non seulement du vernissage, mais de toute l'expo, une démarche participative !
Un vernissage, des oeuvres d'art, l'opportunité de ne pas se laisser abrutir par la chaleur, sortir des terrasses le temps d'une reflexion artistique, le tout dans un joli lieu, que faut-il de plus ?
Peut-être que mes potes, tous en vacances, O. back from Paris comprise, m'attendent vers 19.00 pour un drink en terrasse au Bar Parallèle pour parler des résultats du premier tour, ou simplement tous se retrouver. Enfin. Virer sa cravate et échanger ses boots contre des sandales. Déguster un martini avec les personnes dont je suis le plus proche. Se détendre. Discuter politique, mode, comm', amour ou sexe. Programmer une heure pour se retrouver à ce vernissage. Être ensemble, tout simplement.
Quand certains se posent trop de question, je leur répondrai : c'est p'têt ça, finalement, le bonheur ?
Dommage qu'il fasse si chaud...