Mercredi, c'est ravioli

Publié le 29 mars 2007 par Thierry

Dieu bénisse le mercredi. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, j'adore ce jour, parce que c'est celui des enfants.

Qu'on se rassure, ce n'est pas pour les enfants en soi, que j'aime le mercredi ! Ils sont toujours de plus en plus en nombreux dans les rues, en terrasses, dans les restos où je déjeune, dans les cafés où je finis ma pause lunch, et je supporte de moins en moins que mon espace soit envahi par des cris, des pleurs, des jérémiades et autres crises d'hystérie diverses. Sans parler du fait que fumer fait de toi un pestiféré qui ne mérite que des mouvements de mains accompagnés de signes ostentatoires d'agacement, que la moindre discussion de cul fait de toi un pervers auquel on lance des regards noirs, et que ta chaise, ta table ou toi-même se prend quasi systématiquement un coup de poussette. Nous devons coexister dans la même ville, soit. Mais qu'ils me laissent en paix. Au moins le temps de déjeuner.

Si je bénis le mercredi, ce n'est donc pas pour eux. Néanmoins, ils en sont indirectement l'origine.

Mes collègues ont tous deux des gosses. Difficile de ne pas être au courant, d'ailleurs. Le plus drôle c'est qu'ils sont persuadés de ne jamais en parler. Mais là n'est pas le sujet...

Et ma collègue V. ne travaille pas le mercredi. Et ça, c'est ce qui fait que j'aime le mercredi. Non pas que je n'apprécie pas V., au contraire. Mais son absence me permet, comment dire... Disons que quand le chat n'est pas là, les souris déjeunent plus longtemps...

Lundi, ma boîte organisait une inauguration, avec presse, rond de cuirs politiques, autocongratulations à la tribune, Hôtel Costes, cocktail, grand soleil et tout le bordel. Superbe journée. Quoiqu'assez frustrant de se retrouver dans un lieu avec champagne, serveurs, du Costes, sans avoir la possibilité de fumer ou de boire.

Mardi, il a fait si beau et si chaud que j'en ai regretté mes sandales. Ceci dit, arriver une heure après tout le monde, en lin, lunettes de soleil, sandales et iPod sur les oreilles ne me semblait bizarrement pas hyper pro. Déjeuner de deux heures en terrasse intérieure au Basilic avec L., à fondre comme neige au soleil, à mater ce joli garçon à la table voisine. Sur la pénible route du retour vers le boulot, L. me détourne du droit chemin pour celui vers Série Noire. Puis je croise P., H. et J. qui insistent pour que je vienne boire un verre avec eux. Travailler quand il fait 22°, c'est pas humain. D'autant que, quand on est étudiant, on n'a pas l'habitude...
L'après-midi est passée très vite. Trop vite. J'arrive en retard pour mon drink Grand Place, avec L., A., L., et D. On organise nos agendas pour l'inauguration d'un nouveau bouiboui le lendemain, les deux vernissages les deux soirs suivants, la crémaillère de M., et divers déjeuners.

Et mercredi... Mercredi, arrivée comme une fleur à 09.30, café, presse, boulot, boulot, échange de mails pas toujours pros, boulot, déjeuner de plus de deux heures et demi en terrasse, éclats de rires, passé, futur et cafés offerts au menu. Rendez-vous parfaitement dénué d'intérêt avec ma nouvelle boss " afin d'apprendre à se connaître davantage" pour lequel j'ai "écourté" mon déjeuner, course contre la montre pour faire un maximum de taf avant 18.45. Heure à laquelle je quitterai le bureau jusque lundi, et rejoindrai L., M., L., pour le cocktail d'ouverture d'un nouveau restaurant rue de Paris, "La Petite Havane".
Drink au Bar avec toute la clique. On retrouve A. et G., plus beau que jamais. On boit, on fume, on mange du saucisson. Paris, la masturbation, le célibat versus le couple, les pompes, et E. seront les sujets de conversation de la soirée. Et les gosses. On est mercredi.

Le Bar Parallèle est définitivement place to be. Du monde jusque sur les trottoirs, des anglaises, les jolis messieurs du village, J., et quatre espagnols à la table d'à côté. L'un d'entre eux est beau comme une Manolo. Alors que les filles s'extasient sur lui, je lâche " ce qu'il y a de bien quand vous vivez avec quelqu'un, c'est que vous pouvez voir des mecs sublimes toute la journée, vous pouvez avoir envie de passer l'après midi à vous envoyer la moitié d'entre eux, quand vous rentrez chez vous le soir, vous vous rendez compte que vous avez déjà la perfection qui vous y attend." C'est en les voyant toutes la main sur le coeur, sourire niais aux lèvres que je réalise que c'était atrocement romantique, cette phrase...

Plusieurs heures, plusieurs verres de vin et près de deux paquets de cigarettes plus tard, on s'embrasse Gare Lille Flandres. Demain, vernissage à la cave des Celestines, et un jour de congé... autorisé, cette fois...

Franchement, c'est pas beau le mercredi ?