Il y a une période dans l'année où, même dans une ville comme Lille, avant même que les premières sandales ne soient sorties, vous pouvez sentir le vent changer.
L'air se radoucit, le soleil réapparait, les gens se remettent à sourire, l'hiver s'efface peu à peu... Et pour la première fois depuis bien longtemps, vous n'avez pas besoin de pull...
En revanche, d'autres besoins ressurgissent.
La ville également sort de son sommeil hivernal : les bars se remettent à vivre, les restos se réemplissent, bruncher au Basilic Café redevient aussi dur que de dénicher une paire de chaussures à 30 €uros, et des petits nouveaux s'installent.
Hier, avec A., soirée au Bar parmi tant d'autres. Comme d'habitude, ça fumera comme des pompiers et ça fera des bises à tour de joue. Comme d'habitude, ça boira un Bergerac ou deux pour moi, un Coca Light pour elle. Comme d'habitude, ça parlera sexe, Ségolène, Sarkozy ; amours, agences, amitiés, ou art. Un after-work... comme d'habitude.
20.30. Parce que c'est la St Valentin, mais surtout parce que je suis à deux doigts de crever d'inanition, on quitte le bar . Nous arrivons rue de Paris, et tombons face à un nouveau club à peine agé d'un mois. Le Cesar Club. Après avoir longuement hésité, nous finissons par entrer. Pour nous retrouver dans un décor cheap et choc, empli de colonnes greco-romaines et de bustes d'empereurs en plastique. Ca se veut haut de gamme, c'est juste kitsch à mort. Hôtel Costes mais lino sur les murs, martini à 8 €uros mais serveuse en jupe et baskets... Ca m'a fait penser au b-floor.
Alors qu'on se prépare à avaler nos verres et filer pour ne plus jamais revenir, L. appelle pour nous rejoindre accompagné de son pote Et nous voilà tous les quatres, deux filles et deux pds, dans un décor carton-pâte Las Vegassien, entourés d'une population dont la moyenne d'âge est approximativement de 48 ans. Notre présence incluse. Mais parce qu'on discute, et qu'on est là, on reste. Jusque minuit. A regarder les vieilles danser, les serveuses déambuler, les vieux casquer...
" Vous qui vouliez rester 5 minutes ! J'ai bien fait d'insister, hein ! [clin d'oeil]" me balance l'hôtesse...
Tu crois pas si bien dire, chérie....