Magazine Journal intime

Tribulations d'un Lillois sur Paris

Publié le 15 novembre 2006 par Thierry

Vendredi 8.00, Gare Lille Flandre. Sanglé dans un costume / cravate / chemise "trop cintrée", votre Lillois part à Paris...

Une heure de train, trois heures de réunions, huit heures trente de boulot. " Coucou p'tit lou, j'espère que tout se passe bien. On te prépare un bonne soirée, alors sois en forme."

Ai beau être crevé, suis pas couché...

Après un bref passage dans l'appartement de S. -dans sa salle de bain, essentiellement-, nous voilà partis chez une lilloise. Gosh, nous sommes partout !

Chablis, cigarettes, et hop : direction le Man Ray. Table bookée pour 21.00, on arrive à 21.05, nous voilà donc contraint à passer au "Lounge". L'occasion de commencer à boire avant de dîner. Champagne. Beautiful people. Musique agréable. S. et moi commençons à discuter : d'elle, de moi, de G., de Cher et Tendre, de boulot, de Lille et ce qui s'y passe, de Chloe et de Gucci.
On passe à table. J'admire la vue : de la pouf en Louboutin, du beau gosse en Slimane, du Chanel, du Chanel du Chanel. Du blaireau qui se la joue, de l'amazone gracieuse, du Gucci, du Gucci, du Gucci.

La serveuse nous demande ce que l'on veut boire. Une bouteille de Chablis. J'hésite entre le bambou de volaille et les macaronis végétariens. " On n'a plus de les macaronis".

Comment est-il possible, dans un des plus célèbres lieux de la ville, où les serveuses prennent l'accent anglais pour prendre votre commande sur un palm, que vous ne puissiez même pas manger des pates ? Tu vas au Super U du coin, fillette, mais à 29 €uros les macaronis, faut p'têt pas pousser.

" Je peux vous proposer une petite plateau végétarien. Un petite purée. Un petite purée de potimaron, des trucs comme ça..." Va pour le bambou de volaille.

Ca fume, ça bouffe, ça boit, ça recommande une deuxième bouteille de Chablis, et une de SanPe, ça fume. Ca rit, ça s'insurge, ça raconte, ça remonte le moral, ça rit, ça se détend.

Un pianiste vient prendre le relais, et déchaîne rapidement l'assistance. P. et S. se lèvent et dansent. Rapidement la question de savoir où on va se pose. Tous les noms défilent : le Queen, les Bains, le Paris Paris, le VIP Room. Le Queen prend rapidement la tête, et j'ose à peine leur dire que je ne suis pas sûr de répondre de moi longtemps si on se retrouve là bas ! Finalement, notre serveuse arrive à point nommé en nous demandant de régler rapidement, car d'ici quelques minutes, les tables sont poussées pour " faire le discothèque".

Quoi de plus près du Man Ray que le Man Ray ? Thank for my shoes, on décide de rester sur place. Et de remonter se boire quelques verres à l'étage. Par quelques verres, entendez une bonne douzaine de cosmos et flûte de champ'. La musique est démente, le DJ très bon. On danse en bas, en haut, dans les escaliers, sur les podiums -réservés aux filles. J'ai d'ailleurs failli me faire rayer des listes parisiennes... Surtout quand j'ai annoncé au virulent vigile " Oui, je sais, mais..."

- Parce qu'en plus vous le saviez ?

- Euh, oui, enfin non ! ... Ecoutez, je suis pas de Paris...!

Excuse minable... Mais au moins je suis resté. Et me suis fait shooter par la photographe qui couvrait la soirée.

4.00. P. fait, à pleine bouche, connaissance avec un minet, je bois mon Xième cosmos de la soirée en dansant, G. tente de convaincre S. qu'il est temps de rentrer, S. tient à peine sur ses talons. Vestiaire puis taxi, je m'écroule épuisé dans mon lit, ravi de la soirée qui vient de s'écouler, en pensant à tous ceux que je vais voir le lendemain, réalisant qu'il n'y a que très peu de chances que S. et moi allions shopper plâce Vendôme comme prévu, et en regrettant que C&T ne fût pas là.

10.00, mon téléphone en mode vibreur posé sur un paquet de kleenex réussit à me reveiller. Ma tête est plus douloureuse qu'une paire de chaussures neuves après une journée de soldes. Petit dèj' aspirine et cafés, passage dans la salle de bain, métro : me voilà back to basics dans le Marais. Toute une période de ma vie ressurgit, tout en me paraissant si lointaine.

J'ai rendez-vous avec une Fée. Moi qui pensais être totalement stressé à l'idée de cette rencontre, j'arrive totalement détendu. Le fait que mes chaussures n'aillent pas du tout avec le reste de ma tenue ne me dérange même pas. Probablement l'alcool qui ne s'est pas encore totalement dissipé. Néanmoins, je suis envahi de ce sentiment étrange de me retrouver à la fois face à un inconnu intimidant et face à un ami. Je ne suis pas à l'aise. Et mal à l'aise à l'idée d'être pas à l'aise. Pas facile !
Découverte physique, mais aucune surprise sur le personnage : une gentillesse désarmante, une faculté d'écoute déconcertante. J'ai face à moi un type adorable.

Son portable sonne tous les quinze secondes. Fodsy arrive. Sexy en diable, il me rappelle des centaines de gens que j'avais connu dans cette ville. On discute. Ou plutôt, ils discutent, et moi je cuve. La ravissante Mlle E. nous rejoint. Je suis ébloui par le charme que dégage cette fille. Des yeux splendides, une séduction inéffable.

Les mots s'échangent, les conversations sont drôles, parfois surréalistes. " Je couche avec un mannequin, sublime !"

- Il est connu ?

- Dans 15 jours...

- Tu me le gardes pour une interview ?

J'adore.

Dîner rapide aux Marroniers. Telle une éponge j'absorbe leurs paroles. Ils me parlent de dfp, d'Esther, de Miss b., de diverses personnes. On parle d'amitié(s), d'amour(s), de sexe, de sexe en amitié, de blogs, de C&T, de Lille. Mlle E., ancienne lilloise -partout, j'vous dis !- et moi échangeons sur les places to be du village. On mate, on se moque. Je suis un peu plus à l'aise.

Après un rapide au revoir, je vais retrouver O. pour finir ma soirée. Son appart' rue des Blancs Manteaux est ravissant. Je revois les marches de cette Eglise sur lesquelles je me suis si souvent assis, totalement bourré, incapable de repartir jusque dans mon appartement avenue Parmentier. Martini @ Open Café. On se remémore nos souvenirs d'école, je lui raconte tous les derniers gossips du village, la regarde crier, sourire, s'époustouffler devant certaines grosses infos, devant certains petits scandales. Elle me raconte sa vie parisienne, sa cuite de la veille. On discute longtemps.

Trop longtemps : j'ai raté le dernier métro. On va alors jusque la rue Beaubourg dans l'espoir d'alpaguer un taxi. Nous voilà tous les deux sur le trottoir, écroulés de rire, à faire des grands signes au voitures. Elle, joue avec ses mains et ses jambes, je fais des grands signes avec ma casquette et soulève mon Tshirt. Après une demi-heure sans résultat, je décide de dormir chez elle, où on discutera jusque 3.30.

9.30, des bruits viennent déranger nos sommeils délicieux. Ce sont les trois reveils programmés. Douche rapide, caramel macchiato à emporter au Starbucks du coin, métro pour aller chercer ma valise, métro retourner à la gare, café/clopes en terrasse, me voilà dans le train.

Je pose une chaussure sur le sol de mon village, le sourire naît sur mes lèvres. I'm back in my city. J'ai hâte de retrouver C&T. Je le cherche des yeux. Je sais que c'est inutile.

Et pourtant... Je lui saute au cou, l'embrasse, le serre. Il a l'air épuisé. Il a été malade tout le week-end, et s'est levé pour moi.

Un week-end fabuleux qui se terminera en beauté...


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