Magazine Journal intime

Prada wears Devil

Publié le 18 octobre 2006 par Thierry

Je souhaitais raconter la suite de ce W.E Lille3000 et de ce voyage de presse passionnant et éprouvant...

Je souhaitais parler de la parade d'ouverture du Festival -du peu que j'en ai vu, de tout ce que j'y ai vécu...

Je souhaitais parler de la soirée d'inauguration du SuperMarket, nouvelle place to be du village...

Je souhaitais parler de mon premier jour d'école...

Mais avec toute la fatigue que tous ces événements ont engendré, plus un dîner avec deux grands socialites du village, ben je n'ai parlé de rien.

Pour la parade et Lille3000, c'est un peu tard. Mais en ce qui concerne mon premier jour au sein de la grosse-grosse boîte, faut que je vous raconte.

Ayant MCD comme seule référence de Communication, je me suis pointé au bureau en jean taille basse brut, boots pointues, chemise ciel, petit pull noir et veste de lin noir ultra cintrée. Chic, casual, élégant et branché. Quand j'ai constatée que les personnes avec qui j'allais collaborer pendant un an étaient toutes en tailleur. Parfait pour se sentir à l'aise dans ses pompes...

C'est donc en pantalon de costume taille basse noir, chemise noire cintrée/brodée et encravaté que je cours vers la tour de la grosse grosse boîte le lendemain matin. Les bureaux sont vides. Et pourtant je ne suis pas ponctuel-ponctuel. Quand soudain, paf, épiphanie ! "J'ai rendez-vous à 9.30 au Grand Palais !"

9.12. Je cours -oui, oui !- jusqu'à la station la plus proche pour rejoindre le Grand Palais le plus rapidement possible. Les minutes défilent comme des secondes. Je fais tomber la cravate et maudis une fois de plus mon choix de chaussures. 9.20, 9.25, 9.29...

J'aperçois le bâtiment. Je cours -toujours-, traverse le boulevard au feu rouge, mets ma vie en péril à chaque pied posé sur le bitume, mon porte document me semblant peser quatre fois son poids. Il est 9.32. 

"Bonjour, je souhaiterai savoir si mes collaborateurs de la grosse grosse boîte sont arrivés ? Nous avons rendez-vous à 9.30, mais je ne me souviens plus du nom de la personne que nous devions voir..." Je me sens ridicule... Le petit gars de l'accueil se renseigne et finit par me mettre en relation avec la personne en question. Elle est sur son portable, et est à deux minutes. Poignées de mains, politesses courtoises, puis elle m'annonce que "Non non , nous devions nous voir mardi prochain..." Le monde s'écroule. J'ai envie de m'évanouir. Il est 9.40. "Vous ne veniez pas de Paris tout de même ?" Non, m'enfin quand même...

Je repars comme je suis venu -comprenez en courant, sur le fil de la mort, etc.- quand mon téléphone sonne. C'est Mme DirCom. Elle me demande où je suis, je lui présente mes excuses -sincères, pour le coup !- et lui explique mes péripéties... qui la font éclater de rire. "Reprends ton souffle, et arrive tranquillement ! T'ayant vu repartir, on pensait juste qu'il t'était arrivé quelque chose."
Ouaip, une ridiculite aigüe...

J'arrive donc au bureau, essouflé, avec plus d'une heure de retard, décravaté, quand j'aperçois J. en bermuda couture, avec des bottes renversantes. Le coup de grâce...

Me voilà donc en mini shorty Aussiebum, assis sur mon lit à stresser quant à ce que je vais mettre chaque matin... C'est pas le Diable portant du Prada, c'est Gucci qui se retrouve en enfer... 


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