Magazine Journal intime

Dans la famille "Padechance"

Publié le 13 juillet 2006 par Thierry

Ce matin, Cher & Tendre me reveille à 07.00. Soit une heure plus tôt que mon heure habituelle. J'hésite entre l'ignorer, l'écouter, ou lui mettre un coup de poing.

Je choisis de l'écouter. C'est peut-être important... " Tu n'as pas vu mon sac ?"

... J'aurai du choisir le coup de poing.

" Il est là où tu l'as laissé hier soir...

- Ben, je ne le trouve pas. - Sur le canapé, doudou, putain...

- Ben non, j't'assure ! J'espère qu'on n'est pas rentré pour le piquer !"

Le truc à pas dire. J'ai un peu la phobie des vols, depuis quelques temps... Je décide donc de me lever. Et cherche avec lui.

Ne trouvant rien, je regarde pour le mien. Non plus. Je panique.

Quelqu'un est entré dans l'appartement. Par la terrasse. La porte fenêtre était ouverte, le volet fermé, le loquet baissé. Le gars a escaladé la terrasse, ouvert le truc je-ne-sais-trop comment, piqué nos deux sacs, et est reparti.

Quand soudain : "Mon téléphone !"

Je file à la cuisine. Le sien est toujours là, branché. Le mien branché à côté a disparu, avec le chargeur. Là, je craque. Eclate en sanglots.

Mon sac Dior, mon portefeuille, agenda et porte-monnaie Lancel, mes cartes, mes photos, mon fric, ma vie. Tout est en possession d'un mec qui s'est introduit dans notre appart', notre intimité.

Je panique, je pleure. Je deviens parano. J'imagine telle ou telle personne. Tout le monde y passe. Mes voisins, mes potes. Je pense n'importe quoi.

Je me souviens m'être levé vers 3.00 du matin pour boire. J'imagine qu'il était peut-être encore là. Caché dans l'ombre.

Je me dis que s'il avait été là, ç'aurait pu être pire.

Je n'arrive pas à m'ôter de l'esprit ce sentiment de viol, cette atroce sensation qu'un mec a toute ma vie entre ses mains. Au delà des emmerdements que cela provoque, et de la valeur marchande des objets - ce qui n'a que peu d'importance, finalement - c'est plus le fait que quelqu'un soit entré dans notre appartement, notre intimité.

Pour se servir.

Pour essayer de surmonter le choc, je file sous la douche. L'eau brulante coule et apaise. En sortant, je prends les choses en main. Bloquer toutes les cartes, suspendre ma ligne, appeler mon assurance de téléphone. Cher & Tendre commence à craquer. Chacun son tour.

Mon assurance, que j'avais prise pour le vol (parce que fournir les inconnus, ça va bien cinq minutes), refuse de prendre en compte quoi que ce soit " car il n'y a eu ni agression ni effraction".

" Vous vous foutez de ma gueule ! Quelqu'un est entré chez moi, et m'a piqué mes affaires !

- Oui, mais il n'y a pas eu de fracturation. On ne rembourse que sur facture de réparation. - Donc, je me fais choper mon truc dans la rue, c'est bon. Mais si un mec entre chez moi, me vole le bordel, et là non ?

- Ben... oui..."

Je raccroche, ravi. Et me dis qu'on s'est vraiment foutu de ma gueule chez SFR...

Commissariat, banques, diverses boutiques. Oppositions, déclarations.

C&T commence à s'enfoncer. Moi, j'essaie de ne pas réfléchir. Il veut annuler ce W.E au Touquet. Je lui dis que se retrouver pendant trois jours de ville morte à ressasser dans l'appartement, c'est pas forcément mieux. Ne pas maîtriser l'angoisse, le trop-plein d'émotions...

Je vais finir par croire que j'ai un peu la poisse... Et n'arrive pas à m'oter de la tête que ce gars savait ce qu'il faisait. Les sacs dans le salon. Le téléphone dans la cuisine. Le chargeur sur une prise si dure que même moi, je n'arrive quasi pas à utiliser. Et rien d'autre. Même les paquets de cigarettes sur la table n'ont pas bougé.


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