L’autre jour, j’ai reçu ce message « merci pour tous ces petits mots que tu distilles au gré de tes interventions sur ton blog, pour leur justesse, pour leur drôlerie, pour leur impertinence... et c'est avec beaucoup de plaisir que je les découvre régulièrement. Mais que deviendraient ces mots sans leur catalyseur ? Peut-être devraient-ils alors être moins bouffons, plus profonds, laisser la carapace d' « Anaïs » s'ébrécher pour que ta véritable âme puisse s'exprimer... »
Au-delà de la gentillesse de ce message, sa dernière phrase m’a interpelée.
Quand j’ai créé mon blog, il y aura bientôt cinq ans (un birthday qui va se fêter avec quelques cadeaux pour vous, of course) je l’ai fait pour m’exprimer, tout simplement. Mais je ne voulais pas d’un blog triste, à la manière d’un journal intime censé le rester, où je me lamenterais sur ma triste et sordide existence, jour après jour après jour après jour, ce qui ferait pleurer à chaudes larmes dans les chaumières, les loft et les maisons de pain d’épice. Je n’y ai pas réfléchi, en fait, lors de la création du blog : j’ai publié ce que j’avais déjà écrit préalablement, qui l’était sous forme d’humour. Et l’humour a pris le dessus, tout naturellement, pour tout exprimer. Presque tout. Parce que, parfois, au fil des jours, il laissait place à autre chose. Pas fréquemment non, mais parfois.
Ici par exemple.
Ou encore là.
Et là aussi.
Et à tant d’autres endroits, en cinq ans, il y en a eu, des billets nostalgiques, tristes ou lamentationnels.
Et ceux qui connaissent bien ce blog et mes écrits savent que, sous chaque billet, avec ou sans humour, avec ou sans larmichette au coin de l’œil, avec ou sans râlerie profonde, il y a ma véritable âme, ni plus ni moins.
Ça vous plairait, à vous, un blog où je distillerais mes sordides états d’âme à longueur de billets, enfin de notes, comme on dit maintenant.
Où je déprimerais parce qu’en deux heures à peine, j’ai reçu 24 propositions de plan Q sur le net, et 0 proposition de rencontre romantique.
Où je vous ferais part de toutes mes interrogations sur l’utilité de l’existence, sur la futilité du quotidien et sur l’abominabilité de la mort.
Où je me lamenterais sur les deux kilos que j’ai pris et qui se sont logés de façon tellement visible sur ma carcasse.
Où je vous énumérerais les traumatismes de mon passé, qui font ce que je suis en ce jour précis et que j’aime pas ça, les traumatismes traumatisants.
Où je serais au 36e dessous car j’ai même pas été foutue de ne pas faire cramer ma quiche, en bonne à rien que je suis.
Où je vous conterais qu’hier, j’étais plantée dans ma jolie nouvelle cuisine, victime d’une envie irrépressible d’avaler une boîte de cachets et de ne plus subir cette existence qui me lasse de plus en plus et que je ne me sens plus capable d’assumer... Je n'avais pas de boîte de cachets sous la main, heureusement. Ou malheureusement.
Tout cela, tous ces thèmes, toutes ces situations pénibles, en y réfléchissant bien, se retrouvent distillés au gré de notes, mais toujours saupoudrées de cet humour qui m’est propre.
Car comme l’a dit je sais plus qui « je m’empresse de rire de tout, de peur d’être obligée d’en pleurer ».
Âme(icalement) vôtre.