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Profilage criminel : tentative N°2 (6)

Publié le 24 octobre 2011 par Zegatt

Voilà de quoi aller encore un peu plus loin, en attendant d’autres éléments pour infirmer ou non cette théorie.

Tout d’abord une vue sattelite des lieux :

Profilage criminel : tentative N°2 (6)

Ce coup-ci, l’emplacement du fémur n’est pas approximatif : il est retrouvé dans la zone encadrée sombre, une centaine de mètres en aval de la digue (emplacement encore une fois encadré en rouge, dans le prolongement de la rue du général Dauture, juste avant la passerelle que l’on devine sous le trait rouge et que l’on voit dans la photo ci-dessous). En orange, ce qui je suppose sert de zone de largage, avec un ancien lavoir en contrebas. Remarquez que c’est le seul endroit où l’on peut se garer à proximité sans difficulté, où l’accès est direct sur le Gave.

Profilage criminel : tentative N°2 (6)

La passerelle se situe ici juste à droite de l’image, au centre se trouve le croisement Roussille/Dauture.

Chronologiquement les éléments certains sont les suivants :

  • Disparition le samedi 4 juin vers 23h
  • Mort avérée entre le 4 et le 7 environ
  • Corps mis à l’eau entre le 5 et le 12
  • Digue érigée en 24h le 15 juin
  • Fémur découvert le 26 juin en aval

Vous remarquerez que, malgré un élément du corps découvert assez tôt (21 jours après la disparition), les datations (en particulier le temps passé dans l’eau) sont relativement approximatives pour une durée assez courte.

Pour ma part, j’interprète cela par le démembrement et les changements d’environnements qui ont pu altérer ces données. De plus, je ne connais pas précisément les variations que subit un corps démembré dans un milieu parfois vaseux. Néanmoins, un corps dans un milieu aqueux « normal » subit des effets de décomposition retardés et tend à remonter passés 5 jours (contre 3 jours à l’air libre) : gonflement, odeurs, changement de couleur, etc…

Or, le corps n’a que très peu bougé entre la mise en place de la digue et les dernières découvertes, ce qui suppose ou bien que le courant était très faible durant la première moitié de juin, ou bien que le corps a été largué sur le tard (11-12 juin).

Les données criminelles ne sont pas foisonnantes mais contiennent des éléments forts répondants à la fois à des profils de type inorganisé et organisé. Les plus marquants sont un minimum de trois scènes de crimes – lieu de disparition, moyen de transport, zone de largage + lieu où est gardé le corps (?) -, milieu urbain à risque et des lieux propres dépourvus de traces criminelles (profil organisé), et dans le même temps une agression spontanée – rencontre dûe au hasard le samedi 4 juin -, un rapport Post Mortem poussé dans le Modus Operandi et une violence excessive (profil désorganisé).

En d’autres termes, le profil qui se dessine est assez équilibré, tout en étant poussé dans les deux typologies. Hasardeux aussi, puisque le démembrement effectué à l’arme blanche est fait sans réelle méthode et sans expérience. De la même façon que le choix de la zone de largage qui s’avère très restreinte (même s’il a fallu patienter 4 mois pour trouver l’ensemble du corps).

Le crime commis s’étend sur la durée (48h minimum) et implique un rapport prolongé avec la victime (ne serait-ce que pour l’aborder puis transporter le corps), ce qui implique qu’il ne s’agit pas d’une crise psychotique. L’acte est réfléchi, et s’il n’est pas forcément prémédité tout du moins a-t-il été fantasmé.

A travers ces différents éléments, je peux à nouveau revenir sur le profil criminel déjà ébauché, en particulier dans les articles numéro 1 et numéro 3 et partiellement le compléter ou le modifier

  • Un homme, vivant la plupart du temps en célibataire (tout du moins la période concernée)
  • Sexuellement compétent
  • Relativement mature, probablement détenteur d’un Bac +2
  • QI proche de la moyenne, peut-être légèrement supérieur
  • Assurance personnelle qui le conduit à prendre des risques, une autorité ou un charisme qui ont mis A en confiance ce soir-là le temps de l’aborder
  • Il a un véhicule à disposition
  • Je pensais qu’il avait entre 28 et 55 ans, mais les derniers éléments dénote une certaine immaturité dans sa pratique (qui pourtant relève d’un fantasme construit), ce qui signifie qu’il serait plus jeune : 24-40 ans.
  • C’est un local, et le choix d’une zone de largage à la fois si proche et si restreinte m’invitent à penser qu’il vit dans la localité depuis plusieurs années (4-5 ans) et que les lieux lui sont familiers, que c’est un trajet régulier donc qu’il habite probablement dans les 3-4 Km des Halles, plus probablement dans la partie sud/sud-est autour de Pau et son agglomération.

D’un côté chronologique, comme le confirmeront ou non les analyses ultérieures, il paraît avant tout probable que la mort est relativement rapide puisque la partie qui semble concentré les actes criminels est Post Mortem, et que le meurtre a lieu dans la nuit de samedi à dimanche, très probablement avant 1 ou 2h du matin du dimanche 5 juin.
Comme je le disais en ouverture, les datations approximatives à partir du fémur s’expliquent selon moi à cause de changements de milieu ; je suppose donc que le corps (démembré ou non) a été conservé quelques jours, peut-être jusqu’à ce que la transformation de celui-ci devienne une gêne pour le meurtrier et qu’il le largue.
Vu l’amoncellement des parties du corps, je penche pour un largage en une seule fois. De plus, vu qu’avant le fémur aucune partie du corps ne remonte à la surface ou n’est redécouverte alors que la rue Amédée Roussille et les environs sont régulièrement fréquentés et l’îlot avoisinant étant habité par quelques sans-abris, je suppose qu’il s’est écoulé moins de 144 heures environ au moment de la mise à l’eau, soit vers la moitié de la première semaine passée la disparition. Entre le 8 et le 11 juin, ce qui justifie que le corps ne soit pas remonté en surface.

Affaire… à suivre.



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