Une vague de souvenirs m’a alors submergée…
Bien sûr, j’ai connu l’expression « viens que je te donne une grosse baise », à prononcer « bèèèèèèèèèèèèse » ou « bééééééééééééééése », bien sûr. Bien sûr ! D’ailleurs je suis convaincue que dans certaines contrées retirées, dans certains quartiers (quartchés), voire dans ma rue, ça se dit encore. C’est sans doute typiquement belge, et ça me fait rien rire. J’aime bien. Ça laisse une odeur et une saveur nostalgique et populaire, au sens noble du terme, dans l’air.
Mais venons-en au fait : les vieilles tantes poilues.
Tout le monde a croisé dans son passé une vieille tante poilue. La mienne était la sœur de mon bon-papa adoré. Donc ma grand-tante. Elle avait le même physique que mon bon-papa d’amour : une grosse tête au centre de laquelle trônait un pif énorme, et des lèvres épaisses, énormes, envahissant tout (il semble que les grosses lèvres soient une caractéristique familiale – les baisers gluants dont question au billet qui précède provenaient également de grosses lèvres - caractéristique dont je n’ai malheureusement pas hérité – adieu mes rêves à la Angelina Jolie). Et si ce physique collait parfaitement à mon bon-papa chéri, dont j’aimais le gros pif et les grosses lèvres pas collantes, sur sa sœur, c’était différent. Sans doute par manque de tendresse de part et d’autre. Puis c’était une bonne sœur. Pas au sens de « bonté », que nenni, plutôt l’inverse. Au sens catho du terme. Une sœur. Une vraie de vraie. Y’a toujours une nonne dans les familles bien comme il faut non ? Elle avait toujours ce truc noir sur la tête et cette croix qui pendouillait. Et ces grosses, mais tellement grosses, lèvres. Et puis elle devait avoir des poils, oui, au menton. Sûrement. Ma bonne-maman d’amour aussi en avait, des poils au menton, mais ça me faisait rire. Ils étaient blancs. Et piquants. Et elle les enlevait à la pince à épiler, ses poils piquants blancs. Mais voilà, c’était ma bonne-maman et … je vous épargne à nouveau le couplet tendresse.
Donc oui, une vieille tante poilue, j’ai connu. Et là, d’un coup, je me dis « mais est-elle toujours vivante, sœur machintruc (honte sur moi, pas moyen de me souvenir ni de son prénom ni de son nom religieux) ? » Passque bon, je parle au passé… mais qui sait… elle lit peut-être ce blog !
Un coup de fil à môman s’impose.
Je reviens.
…
Me revoilà (après une heure de discussion : tantes poilues, neveux goulus, futur livre, boulot de merde, drôle de famille et patati et patata…) et je n’ai pas de réponse en fin de compte. On ne sait pas si elle vit toujours. Mais sans doute que oui. Une coriace, la tante poilue, je vous le dis. Paix à son âme si tel n’est pas le cas.
Et voilà, je cause je cause, je ponds des lignes et des lignes… sans encore avoir abordé le second thème du billet : les cachous. Ou plutôt l’oncle à cachous.
Ça sera donc pour demain… il se fait tard, et le billet en serait trop long. Me voici donc partie pour une semaine de « retour dans mon passé ».
Entre-temps, la baise à tous.
Et une illu de Missbean... pour toutes les poilues du menton... ou d'ailleurs !