1. Ne faites pas d'enfants.
C'est d'une évidence épouvantable, mais c'est un excellent truc pour survivre à cette crise existentielle. En prime, vous vous éviterez le terrific three, le fucking four, l'épouvantable cinq, le je-veux-m'exiler-aux-Îles-Galapos six, le transfusion-de-patience-en-intraveineuse-s'il-vous-plaît sept, la putain de pré-adolescence, l'incroyablement déroutante et terrifiante crise d'adolescence (qui s'étire parfois jusqu'à trente ans), etc.
2. Développez des stratégies pour détourner votre attention du problème.
Si, malgré l'avertissement #1, vous optez pour la reproduction et la survie de l'espèce, apprenez vite à tourner autour du pot. Quand on vous demandera: «Pis, comment ça va avec ta grande de 2 ans?», maîtrisez rapidement les tremblements qui vous assaillent, camouflez la chair de poule qui se répand sur votre corps et grognez pour répondre. Votre interlocuteur comprendra sans doute le message et changera de sujet rapidement, surtout si un peu de bave coule du coin de votre bouche.
3. Faites le plein de patience.
Pas au gaz-bar du coin, évidemment, ce serait trop beau pour être vrai («bonjour, je vais vous prendre pour 30$ de patience, s'il vous plaît, mon bébé a 2 ans et j'ai eu droit à 3 crises ce matin»). Non, le plein de patience se fait de diverses façons: fermer les yeux, prendre une grande inspiration, visualiser la mer qui emporte au loin bébé et sa crise de bacon, boire un café avec des bouchons dans les oreilles, pleurer en se demandant ce qu'on a fait pour mériter ça ou encore s'enfuir de la maison en laissant bébé avec le papa (gnagnagna).
4. Riez.
Simple, me direz-vous? Nah, pas tant que ça. Une crise de terrible two en pleine puissance, c'est drôle quand ce sont les bébés des autres. Pas le sien. Faites malgré tout un effort. Quand bébé vous regardera en hurlant sa vie la prochaine fois que vous approcherez la débarbouillette de son front à l'heure du bain, éclatez de rire jusqu'à ce que vous fassiez pipi dans votre culotte (ce qui sera relativement rapide si, comme moi, vous êtes à deux semaines d'accoucher d'un autre futur terrible two). En prime, vous aurez droit à un bébé déstabilisé au point d'arrêter de crier. Chouette, non?
5. Apprenez à faire des crises vous aussi.
Après avoir longuement observé bébé, répétez sa routine de crise quand vous serez vous-mêmes contrariée. Bébé refuse de s'habiller pour aller à la garderie? Prenez soin de vous asseoir doucement au sol, puis étalez-vous de tout votre long sur ce plancher que vous n'avez pas lavé depuis que bébé se prend pour Hulk et hurlez un long nooooooooooon désespéré. Bébé refuse de dormir malgré le 22h sonné par l'horloge et votre corps fatigué qui réclame son lit? Sautez sur place avec frénésie en pleurant votre détresse. Ça vous fera un bien fou, je vous le garantis. En prime, vous aurez droit à un bébé déstabilisé au point de devenir obéissant.
6. Tenez bon.
Soyez plus têtue que bébé. Répétez, répétez et répétez encore et toujours les mêmes consignes, même si vous entendre dire pour la 46e fois la même consigne vous tape sur les nerfs royalement. Ainsi, à 21h, rappelez doucement à bébé qui joue dans sa chambre et tente de vous amadouer avec des «envie pipi maman» (depuis qu'il est couché à 20h) que c'est le temps de dormir. À 22h, soyez un peu plus ferme et ramenez-le à l'ordre sans même pénétrer dans sa chambre. Ignorez ses plaintes, elles sont fausses (je parle par expérience personnelle). À 23h, retenez vos larmes de joie quand, enfin, bébé s'assoupit. À 3h du matin, reprenez le manège quand bébé se réveillera en disant «'ini dodo maman». Refaites le tout plusieurs nuits de suite jusqu'à ce qu'un jour, miracle sublime, bébé s'endorme sans chichi pour ne s'éveiller que le lendemain matin.
Voilà. Vous êtes armée pour traverser le terrible two. D'autres suggestions?