C’est confirmé, Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont bel et bien ordonné l’assassinat de Mouammar Kadhafi. D’après Le Canard Enchaîné, édition de ce mercredi matin, 26 octobre 2011, les Américains avaient localisé le guide libyen dès le 19 octobre. On comprend donc pourquoi Syrte a été ainsi pilloné, surtout dans le quartier où vivait Mouammar Kadhafi.
Ce qu’ils reprochaient à Mouammar Kadhafi, c’est à dire de tuer sans jugement, ils viennent de le réaliser avec brio, en Libye. Quand on sait que quelques jours avant cet assassinat, 53 partisans de Mouammar Kadhafi ont été éliminés dans l’hôtel Mahari de Syrte, on se dit qu’il était impératif d’éliminer le renard du désert parce qu’il en savait trop. Dans la dignité, il n’a rien dit durant 8 mois de bombardements intenses.
Cet article de Claude Angeli est sans ambiguïté. Il désigne Paris et Washington comme les commanditaires du meurtre de Mouammar Kadhafi. Intitulé « Kadhafi condamné à mort par Washington et Paris », il reprend la dialectique morbide et mortifère d’un colonel américain du Pentagone s’adressant à son contact des services secrets français qui indique que « Ce type en vie le transformerait en véritable bombe atomique ». Sarkozy et Obama ont donc quoi à cacher pour tuer Kadhafi ?
Au-delà de cette exécution extra-judiciaire, il est évident que le soi-disant droit international n’existe pas. La raison du plus fort étant toujours la meilleure, ces gens s’en sortiront. Ils ne seront jamais traduits devant un tribunal international. Le «Front pour la libération de la Libye » nouvellement constitué, indique que la Libye vivra désormais sous la terreur, tant que celle-ci sera occupée. Une contre-attaque face au débat sémantique sur la « libération » proclamée par le CNT, et la réalité du terrain qui pousse d’ailleurs les renégats de Benghazi à prier l’OTAN de rester jusqu’à la fin de l’année. Un vrai aveu de faiblesse.
Voici l’article in extenso:
KADHAFI CONDAMNÉ À MORT PAR WASHINGTON ET PARIS
Obama et Sarkozy ne voulaient pas qu’il s’en sorte vivant.De crainte qu’il ne parle trop lors de son procès devant la Cour pénale internationale.
Mercredi, 19 octobre en fin d’après-midi, un colonel du Pentagone téléphone à l’un de ses correspondants au sein du service secret français. Chargé du dossier « Kadhafi », l’une des priorités actuelles des généraux de l’équipe Obama, l’Américain annonce que le chef libyen, suivi à la trace par des drones Predator US, est pris au piège dans un quartier de Syrte et qu’il est désormais impossible de le « manquer ». Puis il ajoute que laisser ce type en vie le transformerait en « véritable bombe atomique ». Son interlocuteur comprend ainsi que la maison Blanche a rendu son verdict, et qu’il faut éviter de fournir à Kadhafi la tribune internationale que représenterait son éventuel procès.
Depuis quelques jours d’ailleurs, des commandos des forces spéciales américaines et françaises participaient ensemble à cette chasse au Kadhafi. À Paris, au Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), à la Direction du renseignement militaire (DRM) et au service action de la DGSE, plusieurs officiers évaluaient à une cinquantaine de membres du COS (Commandement des opérations spéciales) les militaires présents à Syrte.
Leur mission : porter assistance aux unités du CNT qui investissaient la ville, quartier par quartier, et, selon le jargon maison utilisé par un officier du CPCO, « ´´traiter´´ le guide libyen et les membres de sa famille ». Une formule codée en cours à la DGSE : « livrer le colis à Renard », et agir en sorte que Kadhafi n’échappe pas à ses poursuivants (une unité du CNT baptisé « Renard ?».
Hypocrisie internationale.
À l’Élysée, on savait depuis la mi-octobre que Kadhafi et l’un de ses fils s’étaient réfugié à Syrte, avec gardes corps et mercenaires. Et Sarko avait chargé le général Benoit Puga, son chef d’état-major particulier, de superviser la chasse à l’ancien dictateur. Ce qu’il a fait en relation avec la « Cuve », le bunker souterrain où des officiers du CPCO sont en contact permanent avec tous les militaires engagés à l’étranger et les services barbouzards. À la DGSE comme à la DRM on ne se gêne pas d’ailleurs pour évoquer l’ «élimination physique »du chef libyen, à la différence des formules bien plus convenables employées par l’Élysée, s’il faut en croire un conseiller du Président.
« La peine de mort n’était pas prévue dans les résolutions de l’ONU qui ont permis à l’OTAN d’intervenir, ironise un diplomate français. Mais il ne faut pas jouer les hypocrites. À plusieurs reprises, des avions français et britanniques avaient déjà tenté de liquider Kadhafi en bombardant certains de ses repaires, à Tripoli ou en détruisant notamment un de ses bureaux. » Et le même de signaler que, lors d’un procès devant la Cours pénale internationale, « ce nouvel ami de l’Occident aurait pu rappeler ses excellentes relations avec la CIA ou les services français, l’aide qu’il apportait aux amis africains de la France, et les contrats qu’il offrait aux uns et aux autres. Voire plus grave, sait-on jamais ? ».
Le 20 octobre à 8h 30 du matin, l’objectif allait être atteint. Trois avions de l’OTAN s’approchent de Syrte. Rien à voir avec une mission de reconnaissance effectuée par hasard : une colonne de 75 véhicules fuit la ville à vive allure. Un drone américain Predator tire des roquettes. Un mirage F1CR français de reconnaissance suit un Mirage 200-D qui large deux bombesGBU-12 de 225 kilos guidées au laser. Bilan : 21 véhicules détruit et Kadhafi seulement blessé.
Soupirs de satisfaction.
Des forces spéciales françaises sont alors présentes sur les lieux. L’histoire ne dit pas à quelle distance de ce qui va survenir, et que raconte avec abondance de détails un officier des services militaires de renseignements : « Il est capturé vivant par des combattants surexcités. La foule scande ῞Allah Akbarˮà pleine poumons, le menace de ses armes et se met à le tabasser pendant que d’autres combattants qui peinent à prendre le dessus, crient de le maintenir en vie ».
On connait la suite, quelques images de ce lynchage suivi d’une exécution par balles sont apparues sur les écrans de télévision et dans la presse écrite. Mais la disparition de Kadhafi n’est pas la fin de l’histoire car, en croire une analyse barbouzarde, « la Libye est entrée dans un no man’s land politique, une zone de turbulences imprévisibles. » Voilà qui devrait inquiéter ceux qui, dans plusieurs capitales occidentales et arabes, ont poussé des soupirs de satisfaction que Kadhafi ne serait jamais la vedette d’un procès international.
Claude Angeli.
Retrouvons-nous ce soir à minuit pétante