Côte d’Ivoire – Le préfet Ouattara à Paris:roucoulements en perspective…

Publié le 27 octobre 2011 par Menye Alain

ADO à l'UNESCO

TRIBUNE LIBRE DE SHLOMIT ABEL

Depuis avant-hier, notre préfet voyageur a rejoint son colombier parisien pour prendre part au Forum des Dirigeants, dans le cadre de la 36ème session de la Conférence Générale de l’UNESCO, les 26 et 27 octobre 2011. Notre colombe a prononcé un discours inoubliable sur la paix, la vraie, telle qu’elle se vit journellement en Côte d’Ivoire, le pays de l’éléphant terrassé « Comment l’UNESCO contribue-t-elle à l’édification d’une culture de la Paix et au Développement Durable ?».

Ouattara a pu partir tranquille, son discours préparé, rédigé par un « nègre en écriture » français, et puis tous les conseillers français dépêchés par l’ami Sarkozy sont là, et grâce à leur vigilance, –que le Gouverneur soit présent ou absent en république démocratique de Côte d’Ivoire-, les sbires de l’oncle Sam-Co, pardon Sarko, veillent, surveillent et télécommandent les chefs de cabinet de la préfecture, et l’ambassadeur Simon aussi est là et consacre toutes ses forces pour épauler le nouveau dirigeant.

Notre roitelet peut même trouver du temps pour voir ses médecins français et faire le plein de médicaments, car ceux-ci font cruellement défaut dans les officines  des pharmacies et des hôpitaux ivoiriens. C’est pourquoi chaque jour, de nombreux ivoiriens meurent, malgré la  gratuité des soins décrétée par le nouveau régime…L’embargo sur les médicaments décrété par la France qui soutenait la rébellion de Ouattara pour étrangler le régime « dictatorial » du Président Gbagbo a été levé, mais le préfet  n’a plus d’argent pour la santé de ses sujets, pensez donc, il faut bien qu’il vive lui comme il convient à un gouverneur de son rang ! Avec tous ces allers retour au Sénégal pour retrouver son lit, les travaux d’Hercule pour construire son palais, et tous les voyages onéreux à l’étranger, il ne reste pas grand-chose pour la santé du petit peuple…!

A quoi bon un régime de soins gratuits, ou à la portée de toutes les bourses quand il n’y a plus de soins, plus de médicaments, seulement des anonymes qui pleurent , gémissent et se lamentent d’avoir perdu parents, enfants, conjoints, dans cette installation sous les bombes de la vraie démocratie ! Après sept mois, le secteur rural est sinistré, les semailles n’ont pas eu lieu, les habitants des villages ayant été chassés, pourchassés par des étrangers qui ont pris possession de leurs plantations; les Ivoiriens continuent de goûter les joies du chômage parce que les firmes étrangères sinistrées ont fermé leurs portes, les petits étals ont été détruits au bulldozer pour présenter une côte d’ivoire « propre ». Les fonctionnaires n’ont plus de lieux de travail, les véhicules ordinateurs, archives ayant été “empruntés” par les pillards des nouvelles forces républicaines. Il n’y a plus d’étudiants, de professeurs,  de cités universitaires, de bourses d’étude, les universités ayant toutes été dévastées ou détruites.

 Welcome dans cette nouvelle Côte d’Ivoire expérimentale, havre de paix et de bien vivre ! Un Etat en devenir, où les règles sont inversées : le noir devient blanc, le chaos se nomme développement, une arrestation se transforme en geste de réconciliation,  Ouattara sera certainement intarissable cet après-midi !

Au nom du peuple ivoirien reconnaissant, il n’oubliera pas non plus de présenter ses vœux de bonheur et ceux de la nation reconnaissante à la petite Giulia Sarkozy !

Le lendemain de sa naissance, soit le 20 octobre 2011, madame Clinton reçoit un appel sur son téléphone portable qui la prévient de la mort de Kadhafi, et plagiant le célèbre Pontifex Maximus, elle s’écrie, hilare, « Nous sommes venus, nous avons vus… et il est mort ! »

Ah ! ce grand Jules qui inspire à la fois l’Amérique et la France du Nabot Léon, -comme l’appellent affectueusement les africains !- Imaginez qu’en l’espace de 24 heures, Jules César  surgit par deux fois du passé, aux États Unis et en France, pour inspirer une femme d’influence et un futur ex-locataire de l’Élysée, en lui soufflant le prénom de sa propre fille, sa fille bien aimée, Guilia, l’épouse adorée du grand Pompée !

Ce tir groupé de deux non-événements majeurs, ne peut être une coïncidence ! Assurément ce voyage en France est placé sous de bons auspices, il sera une réussite !

Shlomit Abel