Remettre les pendules à l'heure

La force de l'habitude depuis 35 ans... nous venons donc de passer en heure d'hiver une nouvelle fois.
L'histoire  n'a pas retenu le nom de l'obscur fonctionnaire de Bercy qui, un beau matin, s'est réveillé avec une idée géniale en tête, et a réussi à la vendre à sa hiérarchie. En France, c'est connu, on n'a pas de pétrole mais on a des idées. Voilà donc une belle élucubration toute bureaucratique censée nous faire économiser du pétrole. Quand on disait que le pétrole a colonisé nos imaginaires...
En fait d'économies d'énergie fossile, rien n'est prouvé, le contraire non plus d'ailleurs. Reste que dans bien d'autres domaines, qui ont échappé à l'imaginaire de Bercy, l'heure est plutôt au surcroît de dépense. Nul n'a chiffré l'impact du dérèglement forcé de l'horloge biologique interne sur les individus, à commencer par les bébés, les enfants en âge d'aller à l'école, qui ne s'y retrouvent plus. Même les vaches, nous fait-on savoir, sont "stressées" au point - cela se mesure - de produire moins de lait. Oui, mais l'été, c'est bien agréable de profiter de longues soirées. Alors pourquoi ne pas rester à l'heure d'été ?
Le seul vrai sens que je verrais au re-calage des aiguilles de nos horloges serait de nous inciter à re-caler certaines de nos pratiques qui, le temps étant venu qui fait passer un voile d'oubli, ne nous apparaissent plus pour ce qu'elles sont : inacceptables. Pourquoi, par exemple, j'entendais un bref reportage à la radio ce matin sur ce sujet, les jeunes beurs sont-ils x fois plus contrôlés par la police que quiconque - sans motif autre, il semble bien, que le délit de faciès ? - ce qui est contraire à la loi. Alors voilà un re-calage : en même temps qu'on remet les pendules à l'heure, on cesse ce genre de pratiques.
Si on passait en revue tout ce qu'il y a à re-caler dans la pratique de notre démocratie... la liste serait longue, mais l'exercice pas factice. Remettre les pendules à l'heure prendrait un autre sens.