Magazine Journal intime

De macaronis en macarons

Publié le 27 février 2008 par Boo
Il y a quelques temps, j’ai découvert le blog de Pénélope Jolicoeur (oui, j'ai bien dit "y’a pas très longtemps", j’aurais presque honte de l’avouer tellement j’ai l’impression d’être la dernière à débarquer, mais bon, passons). Et donc, sur le blog de Pénélope (qui, soit en dit en passant, est bien tordant) j’ai découvert (c’était le mois des découvertes) une chose bizarre dont cette fille semble être folle : les macarons Ladurée. Apparemment, une spécialité parisienne à se damner. Et très colorée.
Alors là déjà, je fais une première parenthèse  : mais d’où ça que les macarons, ils sont en couleurs ? Pour moi à la base, le macaron, c’est une espèce de biscuit blond, semi-plat, semi-moelleux, fait à 50% de poudre d’amande, et ça ressemble plutôt à ça :

macarons classiques Adam
Pas plus engageant qu'un biscuit lambda, pis surtout, comme je DETESTE la poudre d’amande, ben j’en mange jamais. De ce que j’en savais, les macarons les plus connus étaient ceux du pâtissier basque Adam, à Saint-Jean-de-Luz, qui en avait offert à Louis XIV qui en avait offert à sa chérie qui en avait ramené à la cour, et comme c’était une blogueuse influente, le macaron avait été validé "truc super bon qu’il est de bon ton de grignoter entre deux potins sur la Montespan".
Or donc, dans ma tête, le macaron c’était ce truc un peu vieillot, trop sucré, trop amandé, et pas très folichon. Mais Pénélope, elle, elle est à fond. Et, qu’elle dit, dès qu’elle fait une dédicace, à Paris, les gens lui offrent des boîtes entières de macarons.
Deux semaines après cette découverte, alors que je suis très loin des petites douceurs délicate de la vie citadine (=retirée dans un chalet à la neige), je profite d’avoir ma cousine Lili (très nouvellement ex parisienne) sous la main pour lui poser la question : - Tu connais toi, les macarons Ladurée ? - Quoi ? Les macarons Ladurée ? - Ah bah non alors, tu connais pas... Sur un blog y’a une fille qui parle que de ça... - Quoi ? Tu me demandes à MOI si je connais LES macarons Ladurée ? LES macarons ? Ceux qui me bouffaient la moitié de ma paie ? LES macarons que je mangerai même sur la tête d’un lépreux ? LES macarons que même pas en rêve t’as jamais gouté un truc aussi bon ? A moi ? Tu me demandes ? A moi ? Apparemment, elle connaissait. Un peu. Suffisamment pour avoir fait la queue trois heures dans le froid parisien pour acheter sa came quotidienne. Et y laisser un bras (expression communément admise pour évoquer le prix dudit biscuit, comme j'allais le découvrir plus tard).
De retour à la civilisation, je cherche un peu sur le net plus d’infos sur ces mystérieux macarons. Mystérieux, la bonne blague ! Pour moi, peut-être, mais le reste du monde, lui, il jure que par les macarons Ladurée.  Et vas-y que c’est le paradis mis en biscuit, et vas-y que c’est de l’orgasme garanti ! Non mais ils me chauffent là tous, avec leurs macarons ! Et même sans chercher, cette dernière semaine, j’en ai vu fleurir partout des macarons ! En bannière de blog, en sous-entendus, en top5 des plaisirs solitaires, partout, je vois ces biscuits télétubies envahir le net. A se demander comment on faisait, avant, avec nos pauvres pépitos.

macarons Ladurée Bon, faut reconnaître que visuellement parlant, c'est plus glamour que les macarons basques. M'enfin ça sent un peu moins l'authentique aussi, non ? Quoiqu'il en soit, Ladurée ne livrant pas en Province, je fais une croix sur cette expérience érotico-gastronomique, sans trop de regrets non plus : les vrais macarons déjà j’aime pas, alors la version smarties, à mon avis, ça va pas être mieux.
- Mais t’es folle ! (me hurle Lili au téléphone, qui depuis cette conversation, ne se remet toujours pas de mes lacunes en la matière). Mais rien à voir, oublie les vieux macarons, j’te promet moi aussi je déteste ça mais là c’est rien à voir, faut que tu goutes ça jt’e promet rien à voir !
Et comme elle avait un RDV à Paris, cette semaine, justement… - Je t’ai ramené une boîte rien que pour toi (mais ils en manquent 6 mais c’est Batman j’te jure !) Vas-y goûte moi le rose là, c’est le à la framboise, tu vas voir ça tue sa mère, j’te jure Boo tu vas halluciner, vas-y goûte goûte goûte.
Je goûte, donc. J’ai pas trop l’impression d’avoir le choix en même temps. Elle a l’œil fou de la gerboise sous acide, Lili, quand elle me parle de ses macarons. C’est bon. Effectivement, rien à voir avec la version classique, on sent beaucoup moins le goût d'amande. C’est bon comme un bon biscuit avec de la bonne confiture. Non vraiment, c’est bon. Mais euh... C’est tout. Le seigneur et ses 128 séraphins ne sont pas descendus du ciel pour illuminer mon palais, aucune petite bulle de bonheur n'a éclaté dans ma cervelle éblouie, et rien n'est venu mouiller ma petite culotte. C’est bon, comme un Hello de Lu ou un biscuit au sésame Gerblé. Non, pas un autre merci, après c’est un peu écoeurant, non ?
Je ne vous préciserai pas que depuis, ma cousine Lili ne m’a plus adressé la parole.
Et couarde que je suis, je ne m'aventurerai pas non plus à polémiquer d'avantage sur cette étrange et subite fièvre du macaron, encore moins pour suggérer que peut-être (mais c'est pas sûr hein !), mais peut-être (mais faudrait pas qu'il y ait malentendu !), mais peut-être, ne serait-ce pas du dernier bobobisme que de se déclarer macarons addict...?
Gens, lecteurs, blogueurs, Lili, Pénélope, ne m'en voulez pas, mais je tenais à le crier haut et fort : NON, LES MACARONS NE PASSERONT PAS PAR MOI !

Alors si vous aussi, vous en avez marre de la dictature du macaron, venez rejoindre le CCM (Comité Contre les Macarons) en brandissant cet étendard sur votre blog :
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Elles relaient l'info, elles le disent haut et fort ! Elles relaient l'info, elles l'affichent en couleurs ! ............................ Petite histoire du macaron (fort enrichissante) par ici.
Petite recette des macarons Ladurée (pour ceux qui ont des choses à se faire pardonner) par là.

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