Pour une raison qui persiste à m’échapper, les américains aiment se faire peur. Car Trick’r Treating n’est que le sommet le plus visible, et presque charmant, d’un iceberg de traditions où l’on « consomme du morbide » à tout rompre. Certains transforment leur domicile en maison hantée, d’autres passent une nuit de frisson dans un des parcs d’attraction que l’on a repeint à l’hémoglobine pour l’occasion, un grand nombre sont accrocs à l’une des séries télévisées et films d’horreur que Hollywood produit à une cadence infernale en cette saison. Poules mouillées et âmes sensibles, le 31 octobre est à marquer d’une croix blanche et d’un chapelet de gousses d’ail sur vos calendriers.
Sans doute la peur est-elle un business profitable. Après les confiseurs, les costumiers, les forains et les producteurs de films, même les dentistes profitent de l’aubaine pour rappeler les enfants au contrôle dentaire après l’orgie de sucreries (on en a un cette année qui propose à ses fidèles petits clients de leur racheter l’excédent de bonbons collectés à Halloween au tarif d’un dollar la livre à titre promotionnel. Et ça marche : on ira troquer les bonbons qu’on aime pas chez le dentiste dès demain !). Mais il faut plus que cela pour maintenir une tradition. Alors qu’est-ce qui fait marcher Halloween ? Le plaisir de retrouver les frissons de son enfance ? Non merci !
Halloween, c’est l’horreur.