Je me fais une joie de recommencer à écrire là. Et c'est un sujet merveilleux que j'ai là. La mort, la peur, la décrépitude de la vieillesse.
Commençons par l'évidence. Pour que la vie puisse continuer, il faut mourir. Les feuilles tombent à l'automne, ils sont tous tombés ici, même les aiguilles des pruches ont jaunis et sont presque toutes tombés. Ces feuilles deviennent compost et créent la saison suivante nouvelle vie en nourrissant de leurs ingrédients et humus les nouvelles plantes. Lorsque la vie utile d'une personne arrive à son terme dans la plupart des cas cette personne souhaite mourir. Son âme alors se renouvelle dans la lumière, et si elle a été utile et a aimé la terre mère, la terre nourricière, la mère patrie non pas dans le sens des frontières hypothétiques des pays, mais de celui du domaine familial qu'on perçoit comme notre véritable demeure, alors l'âme revient dans un nouveau corps pour continuer cette aventure merveilleuse de la vie. Cette réincarnation se fait souvent dans les enfants de ses enfants, et autrefois les gens savaient retrouver la mémoire des vies passées. J'ai retrouvé les mêmes techniques pour se souvenir des visages d'autrefois chez les Amérindiens et chez les anciens Védrus en Russie, les deux peuples qui pour moi incarnent la pureté des origines. Ainsi, la vie continue non seulement sur la terre, mais aussi dans la conscience. Voilà une forme d'immortalité. En effet, si on se souvient de vie en vie de ceux avec qui ont a vécus et que l'on sait les reconnaître, si on sait se souvenir de l'essence des apprentissages qu'on a maîtrisés d'une vie à l'autre, alors oui, la conscience ne s'éteint pas, elle demeure, éternelle et immortelle. Les bouddhistes tibétains aussi ont démontré la validité de cela avec leurs tulkus, maîtres réincarnés, chefs religieux qu'à la mort ils suivent afin de retrouver leur réincarnation. Lorsqu'ils parlent du 14e Dalaï-Lama, c'est vraiment 14 fois la même âme dans des corps différents. Cette compréhension est vraiment très importante. Trop souvent nous nous identifions avec le corps physique plutôt qu'avec l'âme immortelle. Aujourd'hui, dans ce désert qu'est devenue le paysage spirituel de l'homme moderne, il n'y a plus la conscience de l'âme, de l'esprit, que nous sommes plus que le corps, que la conscience est reliée à l'intelligence primordiale du monde, ce que nous Amérindiens appelons le Créateur. Alors oui, la peur est là, la peur de la mort, et oui les chagrins et les deuils qui ne trouvent pas de résolution, car on pense avoir perdu l'être cher pour toujours. Mais voilà, si on savait respecter les principes fondamentaux qui font que l'Homme est Homme (comme toujours ici Homme avec un grand H veut dire la femme et l'homme dans leur qualité divine, incarnations à l'image du Grand Esprit) la peur n'aurait plus raison d'être et on pourrait en fait retrouver la grand-mère dans la naissance de la petite fille. C'était normal autrefois de reconnaître, dans les traits de caractère des petits enfants, les parents disparus. Souvent c'était les enfants eux-mêmes, qui très jeunes avait gardé le souvenir, qui nous informaient de qui ils étaient.
Ce sujet est vaste et le jour est levé, là je dois vaquer aux activités de cette journée très remplie. Nous partons demain pour l'Europe. Je serai quelques jours sans écrire, mais je vais continuer alors cette réflexion avec vous. N'hésitez pas à commenter, car cela me donne un peu le sens de comment cela est reçu et je peux mieux alors mieux continuer et fournir de la matière appropriée a vos réflexions.
Bon novembre à tous et toutes!!
Aigle Bleu