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Cameroun 2011 – Manifeste du Rassemblement des Forces Vives pour l’Alternance au Cameroun(RFVAC)

Publié le 01 novembre 2011 par Menye Alain

L’opposition camerounaise dit NON à la réélection à la magistrature suprême de Paul Biya et appelle à une mobilisation générale. C’est le Rassemblement des Forces Vives pour l’Alternance au Cameroun (RFVAC) qui s’y colle.

Cameroun 2011 – Manifeste du Rassemblement des Forces Vives pour l’Alternance au Cameroun(RFVAC)

Paul Biya

Camerounaises, Camerounais, Mes chers compatriotes.

L’heure est venue de nous réapproprier notre pays et notre système de valeurs.  L’acte posé par M. Paul Biya de sa candidature à un nouveau septennat est non seulement une provocation, mais aussi une insulte à tout un peuple. L’élection présidentielle du 9 octobre est juste une mascarade que M. Biya a utilisé à nouveau pour légitimer son pouvoir. Le Rassemblement des Forces Vives pour l’Alternance au Cameroun ne reconnaît pas les résultats de cette soi-disant élection, et nous demandons à la Communauté Internationale d’en faire autant.

Toutes les forces vives du Cameroun doivent se lever comme un seul homme pour se poser en rempart contre ce vendeur d’illusion et ses sbires pour qui, M. Biya serait notre Moïse conduisant les camerounais vers la terre promise. Nous appelons à la désobéissance civile totale dans tout le pays. Le peuple camerounais doit dès à présent prendre ses responsabilités en descendant massivement dans les rues pour neutraliser M. Biya et son régime. Les casseurs seront les voyous infiltrés du régime pour créer le désordre et ce sera aux forces de sécurité de faire leur travail. Si M. Paul Biya veut la guerre pour masquer son bilan désastreux,  nous allons lui montrer la maturité de notre peuple en nous attaquant uniquement à lui et à son régime. Nous ne laisserons pas qu’il prenne une fois de plus en otage notre pays par un nouveau septennat d’immobilisme alors que le pays est en décomposition avancée à tous les niveaux.

Nous sommes un peuple épris de paix et de tolérance et je crois que M. Biya confond cette tolérance à de la lâcheté. De par sa faiblesse de caractère, il a utilisé la corruption comme mode de gouvernance afin de se maintenir au pourvoir. Nous invitons les camerounais à ne plus reconnaître M. Biya comme le président du Cameroun. Son dernier mandat terminé et sa candidature à cette élection étant immorale et illégitime, il n’est plus le Président de la République du Cameroun et doit démissionner dans les plus brefs délais pour que nous formions un gouvernement de transition. Faute de quoi, il ne bénéficiera plus des prérogatives d’ancien Président et devra rendre gorge. Il a cru bon changer la constitution pour se maintenir au pouvoir après 29 ans d’un pouvoir sans partage. À voir l’état de décrépitude de notre pays, nous ne pouvons nous permettre ses multiples voyages à l’étranger avec ses délégations de courtisans dans les hôtels de luxe au frais des contribuables camerounais qui peinent à s’acheter une simple baguette de pain. Nous sommes passés d’un pays à l’auto suffisance alimentaire qui faisait la fierté de tous les camerounais à un pays pauvre très endetté par ses choix politiques et non à cause de la conjoncture économique mondiale. Il est clair maintenant que M. Paul Biya est l’ivraie que nous devons séparer du bon grain.

L’édification d’une nation étant une œuvre de longue haleine ou chaque génération apporte sa contribution, la génération de nos parents et arrière-parents s’était battue contre l’esclavage et la colonisation. Celle de nos dirigeants depuis les indépendances nous a asservit. Foccart disait et avec raison : « si la France savait que les dirigeants africains allaient mieux faire le travail que la métropole attendait d’eux, les indépendances leurs auraient été données plus tôt». C’est dire combien nos dirigeants sont de très bons élèves. M. Paul Biya s’était défini sur les ondes de la CRTV, dans des termes sans équivoque, comme étant le meilleur élève de François Mitterrand.

Il y a des hommes pour qui, il n’est pire tourment que la vérité. Ils veulent surtout en venir à leur fin, disent tout ce qui leur vient à la bouche, trouvent chez les autres des fautes qui justifient les leurs et se complaisent en leur bon plaisir. Paul Biya, tu fais partie de cette catégorie d’hommes. Tu disais pourtant que « le Cameroun se porte très bien » lors de ta prise du pouvoir et depuis, tu as multiplié des discours contradictoires. Qui nomme les fonctionnaires indélicats dans les hautes fonctions de l’État ? Pire, quand un de ces fonctionnaires pille un ministère, il est affecté à un autre poste sans être inquiété. Ceux qui montrent une rigueur dans la gestion de la chose publique sont vite remerciés et deviennent la risée. Un fonctionnaire indélicat est plus sûr pour ton pouvoir. Tu peux à loisir jeter à la vindicte populaire quelques brebis galeuses pour bien faire comprendre aux autres qu’ils ont intérêt à te témoigner leur loyauté totale. Faute de quoi, ils iront croupir en prison. 50 ans de prison pour un homme dans la soixantaine quant on connaît l’espérance de vie au Cameroun est un message sans équivoque.

Les camerounais dans leur immense majorité s’attendaient que tu publies la liste des fonctionnaires milliardaires que l’ambassadeur des États-Unis Niels Marquartd t’avait remise et que tu demandes à tes fonctionnaires indélicats de ramener l’argent volé au Cameroun pour l’injecter dans l’économie, moyennant des allègements de poursuites judiciaires. Tu as plutôt pris soin de garder secret cette liste parce que ton nom s’y trouve en bonne place. Depuis, nous assistons à une opération épervier à tête chercheuse. Que dire de la déclaration des biens des hauts responsables de l’État comme le stipule la constitution. Ton véritable souci est la préservation du pouvoir et non notre bien-être collectif. Aussi, nous demandons la libération des prisonniers politiques de ton opération épervier même s’ils ne sont pas blancs comme neige. Ta parodie de justice ne fait que créer du tort et discréditer l’appareil judiciaire.

Le rôle de l’armée est de dénoncer, protéger, mais surtout proposer des idées nouvelles. L’armée camerounaise doit être une armée citoyenne, c’est-à-dire qui conduit le peuple à l’espoir, à la foi, à la conviction et à la conversion aux valeurs républicaines. Elle doit prendre position lorsque le peuple est désabusé, sans faire couler inutilement le sang. L’armée camerounaise devra encadrer les contestations populaires qui vont débuter dès la fin de ta parodie d’élection afin d’éviter le désordre dans lequel M. Biya veut nous y conduire. Notre seul et unique interlocuteur sera l’armée avec laquelle nous allons discuter des modalités d’un gouvernement de transition. À ce titre, l’officier le plus ancien dans le grade le plus élevé devra prendre ses responsabilités avec ses pairs. M. Paul Biya devra être mis aux arrêts en attente de son procès.

L’État est et demeure une entité non reliée à une personnalité quelle qu’elle soit. La retraite n’est pas faite uniquement pour les autres. Tu n’as pas jugé bon prendre la tienne pour continuer à vivre au crochet de l’État et dilapider les ressources de notre pays dans ta folie de grandeur, nous avons le devoir d’y mettre un terme. Le Cameroun doit continuer cette fois sans toi qui constitue à nos yeux le frein à toute alternative démocratique. Tu as perverti notre société au point où nos jeunes veulent tous devenir des « fée-men ».

Tout acte que posera M. Paul Biya comme Président de la République sera nul et de nullité publique ainsi que son gouvernement et ne devra engager que ceux avec qui, il aura contracté ces engagements. Nous venons de voir comment tu as organisé l’élection présidentielle en la verrouillant, mais surtout en continuant à utiliser l’administration à tes seules fins, après le non respect de la constitution et du consensus dégagé lors de la tripartite.

Le RDPC qui jadis était l’UNC d’Hamadou Ahidjo a toujours truqué les élections. Lors de mon dernier séjour au Cameroun, j’étais stupéfait d’entendre une militante du RDPC nous dire qu’à l’élection présidentielle de 2004, elle avait 10 cartes d’électeurs ainsi que 10 cartes d’identité et se devait d’aller voter à 10 endroits différents pour que son candidat puisse gagner. On comprend dès lors ta réticence à un système transparent et informatisé. Ton président d’ELECAM avait d’ailleurs dit qu’il sera possible de voter sans carte d’électeur. La machine à frauder étant mise en place et le vainqueur connu. Tu as vu comment nous avons refusé massivement de cautionner ton élection par un très haut taux d’abstention. Le peuple camerounais vient d’envoyer un message clair à la communauté internationale par sa forte abstention à cette élection.

Le Rassemblement des Forces Vives pour l’Alternance au Cameroun tiendra des assises générales à Montréal dans de plus brefs délais. La date vous sera communiquée ultérieurement. Chaque association, chaque parti politique désireux de reconstruire le Cameroun devra envoyer ses délégués. Il sera question lors de ces assises, de constituer un gouvernement de transition de large consensus.

Amis du Cameroun, l’heure est venue de nous aider dans notre lutte pour l’alternance politique au Cameroun.

Camerounaises, camerounais voilà en gros notre combat actuel.

Vive la République, vive le Cameroun

Jean-Claude Mvilongo

Coordonnateur du Rassemblement des Forces Vives pour l’Alternance au Cameroun (RFVAC)

Email : [email protected]


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