A Anse-à-Fôleur.

Publié le 01 novembre 2011 par Ckankonvaou

Anse-à-Fôleur

A Anse-à-Fôleur, les pêcheurs sont heureux. Quand la pêche a été bonne, ils consacrent de longues soirées  à remercier le ciel avec des chansons de mer, des baisers, de bons mets. Ils semblent ignorer que pendant ce temps là, les belles demeures jumelles du riche colonel et du riche homme d'affaires partent en fumée. L'ignorent-ils vraiment ? Eux dont les lois se mettent au service du bonheur, eux qui accompagnent les mourants dans la joie pour alléger leur passage en réalisant leurs plus tendres souhaits ? Il y a "eux". Il y a les "autres"

"De mémoire de villageois, jamais ils ne vécurent meilleur matin ni meilleure nuit, et, n'était le souvenir charnel des mets et des baisers, ils pourraient croire avoir rêvé. Voilà ce que les hommes te diront. Les femmes ajouteront pour leur part qu'il ventait ce soir-là un air de parfum frais, mélange de petit baume, de jasmin et d'ilang-ilang. Heureuses, elles redevinrent petites filles et s'endormirent fenêtres ouvertes en rêvant de beaux capitaines."


Une jeune femme entend sans l'écouter le guide qui la conduit la-bas, sur les traces de son père, celles de son grand-père et de sa grand-mère. Il lui raconte, les gens de la bas, la vie de la bas et ses mystères. Qu'est-elle venue chercher, et que va-t-elle trouver ? Peut-être "La belle amour humaine" ?
Ceci pour vous parler de l'ouvrage de Lyonel Trouillot, que le Goncourt ne récompensera sans doute pas bien qu'il soit sur la liste. Une petite poésie en prose comme le fut "Parle moi de batailles, de rois et d'éléphants" de Mathias Enard qui n'a pas été récompensé l'an passé.