Faire un film muet, en noir et blanc, en 2011, tout le monde l'a dit, c'était risqué...
Dès le générique de The Artist, le ton est donné : typo et présentation anciennes sur fond de toile de jute gris, musique enlevée qui, de quelques notes de clarinettes, remplace les dialogues et acteurs qui parlent dans le vide.
Accroche-toi, mamie, c'est parti pour 1h40.
Générique de fin.
J'écrase une larme, médusée.
Je m'attendais à rire devant l'inévitable et irrésistible numéro de cabotinage de Jean Dujardin : ah, ce jeu de sourcils hilarant, on... j'en redemande ! Quant à l'idée du chien comme partenaire fétiche, elle est excellente et renforce encore plus l'effet comique des premières scènes.
Mais c'est quand le film bascule qu'on est surpris, désarçonnés... Quand Dujardin / Valentin sombre et nous avec, entraînés par l'étonnement, le désarroi, le désespoir qu'on lit sur son visage.
C'est extraordinaire. Renversant. Intelligent. (Super scénario au passage).
Alors oubliez vos préjugés, vos réticences et foncez voir ce film. Pour Jean Dujardin bien sûr, mais aussi pour la pétillante et très attachante Bérénice Béjo et pour les visages qu'on reconnait avec plaisir au second plan (John Goodman, James Cromwell...).
Croyez-moi, vous ne le regrettez pas.
Ah, j'oubliais... et en plus, c'est beau jusqu'au moindre détail.