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Tout allant

Publié le 02 novembre 2011 par Thywanek
Tout allant
Tout ouvert sur cet autre où rien ne luit ni brille,Où vague se confond un éveil en plein rêveQu’habite un enfant seul qui promène son trillePour envoûter les chants qui rampent sur les grèves.
Où tout va l’abandon aux souvenirs punis,Une ronde aussi ample que celle des astresDont s’éloigne et se perd dans l’unique infiniLa vaine possession d’un absurde cadastre.
Où ici bousculée par un trouble sismiqueSemble geindre la pierre d’une armée honteuse,Prostrée dans les rubans d’une histoire mythiqueEt sèche d’un grain noir sous des capes houleuses.
Où tout va cette route inclinant son profilVers la courbe plongée des bains crépusculaires,Rite aux gloires penchées des marches nécrophiles,Entre des talus pleins de remords ossuaires.
Tout béant de cette antre où rien ne ploie ni pleure,Où agençant d’un geste imprécis ses rempartsL’enfant désemparé joue à charmer des heures,Traversées d’une guerre dont tout le sépare.
Où tout va sa cohorte de jeunesse en fuiteIssue du fond des siècles d’une raison folle,De trophées dispersés sur des ruines sans suitesEn poussière gazeuse enfumant les écoles.
Effleurent sur des sols au rougeoyant glacis,Et vont et viennent sur des paravents de verre,Et pleuvent de lumière les graves récitsQui enchantent la mort d’un sublime calvaire.
Demeure obstinément, parmi ces pages rudes,Etonné et distant d’une conscience blanche,Le mutique héritier dans ses froides études,D’une épée chimérique pendant à sa hanche.
Or d’un œil tout là-bas, dans le terrible frontD’une épaisse ténèbre, une aiguille liquide,Une goutte captive loin comme un micronQu’une hésitante main cherche d’un doigt candide.
Guette le mince fil serré dans les déboiresPortés par un chaos incessant de son drame.Une pure seconde ôtée au réservoirDu flot jamais tari que verse un ciel sans âme.
La fraction d’un battant dans le bris d’une ampouleD’où la prémisse crue d’une tranchante failleIrait déchiquetant le tableau d’où s’écoulentLes pieux poisons dont l’œuvre encense les batailles.
Pourtant de cet accroc si loin, si minuscule,Rien ne se tend assez pour toucher la présence,Et toujours sur un gouffre son voyant reculeD’un doute pris au piège des pâles patiences.
Les yeux restent ouverts tels des sondes chétivesA boire l’horizon comme une eau vierge et fade.L’insomnie s’y étiole d’une envie rétiveQuand l’énigme du mal revoit le jour maussade.

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