PARK POEM
From the first shock of leaves their alliance
with love, how is it ?
Pages we write and tear
Someone in a swagger coat sits and waits on a hill
It is not spring, may-
be it is never spring
maybe it is the hurt end of summer
the first tender automn air
fall’s first cool rain over the park
and these people walking thru it
the girl thinking :
life is these pronouns
the man : to ask / to respond / to accept
bird-life . reindeer-death
Life is all verbs, vowels and verbs
They both get wet
If it is love, it is to make
love, or let be
“To create the situation / is love
and to avoid it, this is also
Love’
as any care or awareness, any
other awareness might might
have been
but is now
hot flesh
socking it into hot flesh
until reindeer-life / bird-death
You are running, see?
you are running down slope across this field
I am running too
to catch you round
This rain is yours
it falls on us
we fall on one another
Belong to the moon
we do not see
It is wet and cool
bruises our skin
might have been
care and avoidance
but we run . run
to prepare
love later
Paul Blackburn, The Selected Poems of Paul Blackburn, Persea Books, New York, N.Y. 10010, 1989, pp. 95-96-97. Edited, with an introduction, by Edith Jarolim. *
* Note d’AP : les interlignages sont conformes à ceux adoptés dans cette édition.
POÈME DU PARC
Dès le premier choc des feuilles leur alliance
avec l’amour, comment ça va ?
Pages qu’on écrit et déchire
Quelqu’un dans son trois-quarts s’assoit sur une colline et attend
Ce n’est pas le printemps, peut-
être n’est-ce jamais le printemps
peut-être est-ce le bout blessé de l’été
la tendre première brise de l’automne
la première pluie fraîche de l’automne sur le parc
et sur ces gens qui le traversent
La fille, elle pense :
la vie est ces pronoms
l’homme : demander / répondre / accepter
oiseau-vie . renne-mort
La vie n’est que verbes, voyelles et verbes
Ils sont tous les deux mouillés
Si c’est de l’amour, alors il faut faire
l’amour, autrement laisser tomber
« Créer la situation / voilà de l’amour
et l’éviter, voilà encore
de l’Amour »
de même que prendre soin, ou l’éveil d’une conscience, de même
n’importe quelle
autre conscience pourrait aurait
pu être
mais est désormais
chair chaude
giflant de la chair chaude
jusqu’à renne-vie / oiseau-mort
Tu cours, tu vois,
tu cours et descends la pente à travers le pré
et moi aussi je cours
pour te rattraper
Cette pluie est la tienne
elle tombe sur nous
et nous, aussi, l’un sur l’autre
Appartenons à la lune
que nous ne voyons pas
Il fait humide et frais
des bleus que nos peaux
auraient pu
prendre soin d’éviter
mais nous courons . courons
pour préparer
l’être d’amour après
Paul Blackburn, Villes suivi de Journaux, José Corti, Série américaine, 2011, pp. 26-27. Traduit par Stéphane Bouquet. *
Note d’AP : cet ouvrage est disponible en librairie à compter du 3 novembre 2011.
■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur PennSound) Paul Blackburn dire le poème ci-dessus (Suny Cortland, 1er avril 1971)
→ (sur le site José Corti) une page consacrée à Villes, suivi de Journal, de Paul Blackburn
Retour à l’ index des auteurs