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Paul Blackburn | Park Poem

Publié le 02 novembre 2011 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

PARK POEM

From the first shock of leaves their alliance

with love, how is it ?


Pages we write and tear

Someone in a swagger coat sits and waits on a hill


It is not spring, may-

be it is never spring

maybe it is the hurt end of summer

the first tender automn air

fall’s first cool rain over the park

and these people walking thru it

the girl thinking :

  life is these pronouns

the man : to ask / to respond / to accept

  bird-life   .  reindeer-death

  Life is all verbs, vowels and verbs

They both get wet



  If it is love, it is to make

  love, or let be

  “To create the situation / is love

  and to avoid it, this is also


  Love’

as any care or awareness, any

other awareness might might

  have been

  but is now

hot flesh

socking it into hot flesh

until reindeer-life / bird-death


You are running, see?

you are running down slope across this field

I am running too

to catch you round

  This rain is yours

  it falls on us

  we fall on one another


Belong to the moon

we do not see


  It is wet and cool

  bruises our skin

  might have been

  care and avoidance

  but we run   .  run


to prepare

love later


Paul Blackburn, The Selected Poems of Paul Blackburn, Persea Books, New York, N.Y. 10010, 1989, pp. 95-96-97. Edited, with an introduction, by Edith Jarolim. *


* Note d’AP : les interlignages sont conformes à ceux adoptés dans cette édition.


The-Selected-Poems-of-Paul-Blackburn-Blackburn-Paul-


POÈME DU PARC

Dès le premier choc des feuilles leur alliance
avec l’amour, comment ça va ?

Pages qu’on écrit et déchire
Quelqu’un dans son trois-quarts s’assoit sur une colline et attend

Ce n’est pas le printemps, peut-
être n’est-ce jamais le printemps
peut-être est-ce le bout blessé de l’été
la tendre première brise de l’automne
la première pluie fraîche de l’automne sur le parc
et sur ces gens qui le traversent

La fille, elle pense :
  la vie est ces pronoms
l’homme : demander / répondre / accepter
  oiseau-vie  .   renne-mort
  La vie n’est que verbes, voyelles et verbes
Ils sont tous les deux mouillés

  Si c’est de l’amour, alors il faut faire
  l’amour, autrement laisser tomber
  « Créer la situation / voilà de l’amour
  et l’éviter, voilà encore


  de l’Amour »
de même que prendre soin, ou l’éveil d’une conscience, de même
n’importe quelle
autre conscience pourrait  aurait
  pu être
  mais est désormais
chair chaude
giflant de la chair chaude
jusqu’à renne-vie / oiseau-mort


Tu cours, tu vois,
tu cours et descends la pente à travers le pré
et moi aussi je cours
pour te rattraper

  Cette pluie est la tienne
  elle tombe sur nous
  et nous, aussi, l’un sur l’autre



Appartenons à la lune
que nous ne voyons pas

  Il fait humide et frais
  des bleus que nos peaux
  auraient pu
  prendre soin d’éviter
  mais nous courons  .  courons


pour préparer
l’être d’amour après


Paul Blackburn, Villes suivi de Journaux, José Corti, Série américaine, 2011, pp. 26-27. Traduit par Stéphane Bouquet. *


Blackburn


Note d’AP : cet ouvrage est disponible en librairie à compter du 3 novembre 2011.



■ Voir | écouter aussi ▼

→ (sur PennSound) Paul Blackburn dire le poème ci-dessus (Suny Cortland, 1er avril 1971)
→ (sur le site José Corti) une page consacrée à Villes, suivi de Journal, de Paul Blackburn




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